berlingots à l'anis
Demain c'est la rentrée!!! J'ai une boule dans le ventre et les mains moites!
Heureusement, c'est pas moi qui rentre, c'est notre Garance qui va tester la maternelle japonaise. Et c'est vraiment une expérience!
La maternelle, ici, s'apelle "kidergarten", pourquoi en allemand, je ne sais, mais ce nom de jardin d'enfant est assez parlant en ce qui concerne le gouffre qui sépare ce système du notre.
Par exemple, ici, les enfants commencent l'école à 9h30 ; ca c'est plutôt une bonne nouvelle pour la famille Charlot, parce qu'on n'est résolument pas du matin. Exemple encore, les enfants font ensuite un marathon : et hop! deux tours de paté de maison, avec les instit en tête, un truc inimaginable en France...et puis ils rentrent fourbus et bien calmés (je crois que c'est ça le but ), se raffraichissent, et se déchaussent pour rentrer en classe. Ils sont très mignons, je les ai vus lors de nos nombreuses visites à l'école, ils ont tous un tablier, cousue par leur gentille maman plutôy habile de ses main, c'est très bariolé.
Un exemple encore, les enfants ici ne travaillent pas, non. Quelle horreur! une des sensei (maitresses) m'a dit avoir entendu parler de nos écoles et elle était tout bonnement horrifiée par ces looongues journées qu'accomplissent les petits français ; cela s'est traduit par un petit rire poli mais éloquent censé signifier à quel point elle ne comprenait pas. Ici les enfants sont rois, je n'ai jamais vu depuis deux mois que nous sommes ici, un enfant se faire réprimander par qui que ce soit, et encore moins à l'école. Et le plus étonnant, c'est que je n'ai pas vu non plus de bêtises de la part des enfants. Il n'y a que les petites Charlot qui se font remarquer partout où elles passent....
L'école, c'est le complément de l'éducation apporté par la famille à ses enfants qui le méritent bien, car ils sont naturellement bons, ça c'est la directrice qui me l'a dit, le jour de l'inscription. Contre toute attente, et comme dans un film d'Hitchcock, la directrice est une très vieille dame (en tous cas trop vieille pour-à priori- diriger quoi que ce soit) hémiplégique qui habite le dernier étage de l'école.
Mais ici, ce n'est pas pareil, elle ne côtoie pas d'oiseaux empaillés, non, elle est douce, aimable et sage, attachante comme une grand mère, elle participe à toutes les fêtes de l'école (et il y en a un paquet, au moins une par mois). Quand nous partons, elle tient à serrer la main de Garance et je sens qu'on vient de passer une étape décisive dans la démarche d'inscription.
Les paperasses à remplir, si elles étaient en français, seraient laborieuses et pénibles ; là, c'est en japonais, en kanji, il y a plein de pattes de mouches entremêlées, chacune valant pour une phrase. Heureusement, Odile, française habitant au japon depuis 20 ans, a joué les traductrices pour moi. Il a fallu, en plus des noms et date de naissance, indiquer, entre autre, le caractère de Garance, nos priorités en matière d'éducation, ses aliments détestés et ses vaccins, notre numéro de compte en banque, mon âge, et si l'accouchement s'était bien passé (si, si), comment Garance bébé a été nourrie, et combien de temps, le nom de ses amis, une photo de famille, et dessiner le chemin qui va de chez nous à l'école, ses principaux défauts et qualités, en quoi elle aide à la maison, et question subsidiaire, pourquoi avoir choisi cette école. En kanji. Une aprem entière avec Odile à dépouiller des pattes de mouche.
Puis il a fallu préparer le sac de Garance, ou plutôt les sacs : dans un grand sac que l'école lui prête en attendant que sa maman lui en fasse un (merci bien), il y a son grand cahier de dessin, sa boîte à pâte à modeler, ses ciseaux, ses crayons, sa boîte pour la colle, sa brosse à dent pour après le déjeuner. Dans une petite besace en simili cuir bleu, ravissante d'ailleur, il y a le tablier que l'école lui prête en attendant que sa maman lui en fasse un (merci beaucoup), serviette, carnet de présence, et le bento (boite de déjeuner), ainsi que son gobelet dans son étui (que sa maman devait lui faire mais qu'elle a déniché à la brocante, faut pas charier). Et notre demoiselle arborera fièrement sur le trajet de l'école son ensemble bleu marine, veste et chapeau, badgés de l'école. Le tout marqué de son nom. En japonais. Chaque article, chaque revers de cahier. Il paraît qu'il faut le faire sur chaque crayon aussi, mais là je vais faire la gaidjin ignorante...
Bref, tout est prêt, il n'y a plus qu'à y aller, il n'y a plus qu'à voir comment Garance va s'y plaire. Je ne veux pas vendre la peau de l'ours, car ça ne va pas être évident au début, tous ces mots japonais qui vont fuser autour de ses petites oreilles, toutes ces habitudes si différentes. Mais, ici, on l'a dit et c'est vrai, les gens sont gentils, et les enfants aussi. Les petites filles ont entouré Garance lors de nos nombreuses visites, se sont occupé d'elle pendant que je discutais avec la maitresse et elles étaient très douces. Et Garance, ravie, est revenue me voir en criant "Maman, j'ai des copines ! elles ont des JUPES!".
Comme quoi...
1 commentaire:
Alors ça c'est un aspect du Japon que je ne connais pas.
J'ai connu le lycée japonais et pas d'enfant-roi à ce stade lol!! Il faut dire que j'avais 17 ans...
Quelle jolie conception ils ont de la maternelle ! Mais ils ne sont pas les seuls à être étonnés voire outrés par notre façon de faire travailler nos petits dès le plus jeune âge...
Même les pays européens ne sont pas tous aussi durs avec les p'tits bouts !!!
Et, comme vous devez le savoir, la France est le pays où la durée d'une journée d'école est la plus longue !...
Est-ce bien nécessaire de s'offrir un tel record ? J'en doute...
Ben dites donc, tout ça à faire vous -même ? Ne pouvez-vous pas l'acheter dans le style hello kitty, my melody etc ?...
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