jeudi 29 juin 2006

Garance a 5 ans

Et on a fété son anniversaire dans le parc à Vichy. Elle a recu une jolie poupée japonaise.
Ensuite elle a fait la teuf avec sa cousine Jeanne.
Puis ca s'est fini au Champomy.

Paris Tokyo

Voila, ça fait maintenant plus d'un jour que je suis rentré a Tokyo. Seul. J’ai dormi 13 heures d’affilée et me suis rué sur un kaitan sushi des le premier soir, je suis addict au maguro.
L’arrivée à Tokyo s’est passée a merveille, en arrivant j’en ai pris plein le nez. De quoi ? de l’odeur du Japon. C’est assez difficile a décrire mais Tokyo a une odeur particulière. L’odeur de la ville chaude et humide mêlée peut être aux effluves des restaurants et des plantes. L’odeur de tatami dans l’appartement. C’est vraiment frappant pour moi qui ne suis pas un nez (pas de commentaire sur sa taille…) au contraire de Madame Gâ et de ses nombreuses analogies olfactives (par exemple : oreille de chien = saucisson, personnes âgées=petits pois).
Le commandant de bord n’était pas un footeux, il n’y a eu aucune annonce dans l’avion concernant la qualification de l’équipe de foot, j’ai donc été un des derniers Français au courant. C’est dommage j’aurais bien fait la fête dans l’avion avec corne de brumes et maillot de foot.
J'ai regagné l'île et m'y suis installé comme si je ne l'avais pas quitté. J'ai désormais le don d'ubiquité, je peux vivre en France et au Japon avec la même facilité. Et me voilà maintenant seul a Tokyo pour un peu plus d’un mois.


mardi 27 juin 2006

ben is back

Cette attente a été insupportable. Rassurez vous je prends l'avion demain. Je recupere mes 140 nonnes et on file plein est

mercredi 14 juin 2006

Le Stage agricole

Bon, ok on a redécouvert la campagne. Un petit week end dans un gîte rural au fin fond de la montagne bourbonnaise ça change un peu de l’agitation de Shibuya. Comme cette discussion improbable entendue à la pompe Total du Mayet de Montagne concernant l’esthétique d’une moissonneuse batteuse dernier modèle. Notre homme, le pompiste/mécanicien agricole avec ses gros doigts boudinés noirs de suie, trouvait à juste titre, que le dernier engin de chez JCB était assez inesthétique. « ouais mon gars, mais c’est avant tout un outils de travail » lui rétorqua son collègue, pilier de comptoir /exploitant agricole. C’est très con comme discussion, mais après neuf mois au Japon, c’est surprenant et amusant d’entendre ça. Autre chose qui n’amuse sûrement que moi, c’est l’utilisation de « ed » a la place de « de » dans les phrases. Example : Bonjour monsieur où se trouve le gite d’etapes ? euh, l’gite ed’l’etape c’est pas à Craponne t’sé.
Quelques mots pour faire saliver nos amis réstés au Japon cet été, juste pour les faire saliver et résumer notre weekend.
Pain de meule, merguez, chipolata, poire, pêches, taboulé, rosé, Saint nectaire, Crottin de Chavignol, caillé de brebis et tomme de montagne.

Puis pour que ces mêmes amis se rassurent, j’enchaîne actuellement ma 12eme heure dans les bras de la SNCF (pas consécutive, rassurez vous) et il est grand le fossé avec la JR, la Odakyu ou la Keio. Clim en panne, Corail bringueballant, controleur agressif, voyageurs avec bagages (je viens de m’en rendre compte, au Japon les voyageurs n’ont pas de bagages), et puis la Gare de Vichy ! quand on a pratique les gares nippones c’est comme un retour dans les années 30. Malgré tout je trouve mes compatriotes assez calme. On s’attendait a trouver des hordes de gens énervés, raleurs et agressifs et pas du tout, même avec cette chaleur écrasante qui est arrivée en même temps que nous.

Outre le décalage horaire qui est toujours une partie de plaisir quand on a des enfants, le décalage solaire est pas mal. La nuit qui tombe a 23 heures ça fait quand même un choc.

Pas de réadaptation, on enchaîne les gestes comme si in n’avait jamais quitte la France. Ma Volvo, ma chère Volvo immaculée qui m’a attendue patiemment pendant ces longs mois et qui tourne comme une horloge. Le plaisir de rouler sur les petites routes de la campagne bourbonnaise en faisant coucou aux vaches et en doublant des voiturettes.

vendredi 9 juin 2006

La rangée 41 était occupée par des nonnes


Bon, il est 21h19, je suis dans le boeing 777 d’air France quelque part au dessus de la Sibérie orientale. L’avion est gavé de nonnes nippones qui anonent n’importe quoi le regard narquois et la bave aux lèvres. Le Steward a de grosses lèvres lippues et une chemise blanche qui le boudine outrageusement. La jeune hôtesse qui semble avoir les cheveux roux passe dans les travées en demandant beef ou sanaka à la place de sakana. ça me fait bien rire dans le dedans de moi même. C’est long, les filles vont bientôt dormir, sauf Judith que l’on a perdue dans la business class, elle finira bien par repasser par notre travée, rangée, trachée, tranchée. Voilà, Il est 21h 27 et Nick Cave me susurre des mots étranges à l’oreille, des histoires sombres de funérailles, d’eaux tristes et de marteaux. Le grand Nick est toujours un grand réconfort lors des vols longs courriers.

Plus tard c’est Marion qui nous trouvera, hagards dans le hall de l’aréogare 2A, qui nous fera monter dans sa voiture et nous emmènera à travers autoroutes, bretelles et périphérique vers son appartement.

Enfin ce matin a 4h30 on s’est levé un peu a cause du Jet Lag, un peu a cause du téléphone portable / Tamagochi Pretty cure de Garance qui avait faim et hurlait la mort.

Et puis devinez quoi, petit déjeunerå avec des croissants et des pains au chocolat…

mercredi 7 juin 2006

Monsieur Be a 14 ans


Dans la famille tanjobi (anniversaire) je voudrais le père...j'ai !
Il est grand et beau garçon, il se lève le jour du 06-06-06 à moitié réveillé et agacé d'une douleur dans le dos...oh ! ses 14 ans le travaillent, c'est sur.
Direction le grand immeuble des gaijin pour une demande d'extension de visa, endroit pas très hype où patientent en rang serrés moult étrangers, des formulaires pleins les bras. On arrive à 10h, on prend un numéro dans la file d'attente : le compteur affiche 72 et notre ticket 261. Va falloir être patients. Monsieur Be frémi et blêmit. Monsieur Be s'irrite et fait une allergie aux administrations.


Fort heureusement on avait potassé avant de venir, on avait tout rempli les petites cases bien indiscrètes qui voulaient tout savoir de nos vies. Alors on a attendu, Monsieur Be s'est levé 10 fois, pour aller aux renseignements, pour vérifier l'avancée du compteur, pour aller au petit coin, pour acheter des bentos, pour fumer sa clope. Monsieur Be a fait des prognostic, des calculs savants qui nous donnait notre heure de passage. Et le résultat l'a irrité encore un peu.
Fort heureusement la bonne étoile de Monsieur Be, qui s'était levée du bon pied, a pris la situation en main. Nos papiers étaient parfaits, il ne manquait aucune pièce, la dame du guichet était réglo, et cerise sur le gâteau, a sauté sa pause déjeuner, ce qui avançait notre tour d'une heure. Subarashi!


C'est ainsi que nous pûmes reprendre le cours de notre journée. Je suis partie m'acheter des critériums (non je blague), et Monsieur Be s'en est retourné à ses micro, que dis-je, nano organismes électroniques.
Alors, à raccrocher les wagons et à organiser ainsi les prochaines semaines de son absence, Monsieur Be avait bien mérité de rentrer chez lui poser ses chaussures et se la couler douce devant son mac. Mais c'était sans compter sur Mme Nakatani qui comme à son habitude, à 18h pile, sonne chez nous pour notre leçon de japonais. Oh que ça été dur, d'enquiller les actions de Shoumito San qui boit son café, lit son journal et ensuite seulement part travailler! Monsieur Be en avait sa claque et ça s'est un peu vu. Il a néanmoins fait bonne figure jusqu'à l'heure de la cloche, qui se manifeste en général sous les traits de Garance qui sort de sa chambre en disant qu'elle a faim, quand son dessin animé est fini.


Donc, enfin, nous avons célébré ce jour incroyable du 06-06-06, à grand renfort de gâteau Viron, de bougies multicolores et de chanson de circonstance.


Monsieur Be était content, pas trop surpris mais content, et comme à cette époque de l'année les jeunes gens de son espèce en ont un peu marre des bouquins, on lui a fait un petit paquet en plus. La mobylette de ses rêves, ce sera pour ses 15 ans, en attendant, on lui a offert de quoi se détendre dans une longue file de bureau administratif, pendant les loongues réunion de son labo, et aussi et surtout, dans ce long avion de demain, et de dans trois semaines, aprés lesquel il devra, le pauvre, non seulement vivre seul, mais en plus, vivre sans nous...

lundi 5 juin 2006

Bon anniversaire Madame Gâ

Madame Gâ a eu 12 ans! Alors pour l'occasion on fait un grand gouter d'anniversaire avec quelque amis que l'on aime dans notre maison que l'on aime aussi. On avait tout bien préparé, une montagne de yakitoris, une salade de riz faite par Madame Gâ (m'tress et marion taisez vous) et des bières à gogo avec des ballons de foot dessus. Et puis comme on avait ouvert en grand notre véranda et que ça suffisait pas on a investi la rue du cul de sac et puis on s'est vautré sur le macadam nippon en y versant préalablement quelques gouttes de champagne pour faire plus couleur locale.

Cet aprés midi dans notre cul de sac il y avait E&G, E&B, Z&V et aussi F&S qui sont passés nous voir. Au passage, si vous êtes à Tokyo ce jeudi ruez vous tous à la Japan Foundation pour applaudir Fabienne qui présentera ses travaux de thèse : “First, Abandon the World of Seeming Certainty”: Theory and Practice of the “Camera-based Image” in 1960s Japan”.
Hamtaro est passé prendre un verre aussi.
Et puis Z. a découvert le vélo et comme petit frère il est devenu accro du vélo dans Tokyo.
Mais surtout ce jour mémorable était avant tout l'anniversaire de la Somptueuse Madame Gâ.
Le soir venu, Madame Gâ a soufflé ses bougies posées sur un bien beau gateau. (clic sur la photo..) Et puis elle a eu un très beau cadeau qui, au vu de son sourire lui a fait très plaisir, mais qu'est ce que c'est ?



Très très interessant

Je filme un hamburger, il ne se passe rien, tout va bien.

samedi 3 juin 2006

Un petit vélo dans la tête


Dimanche dernier j'ai décidé d'être un bon père de famille. Les cocottes insistant depuis plusieurs jour pour qu'on les emmène au Kodomonono no shihiro (こどものしろ) le château des enfants. Elles ont commencé par demander à Madame Gâ qui a royalement répondu "Allez demander à votre père". Va pour cette fois, on va y passer l'après midi pendant que Madame Gâ profitera pleinement d'un moment de zénitude (elle est dans sa période bleue) à faire du shopping, tranquille dans Aoyama. Le pire c'est que ca m'amuse d'y aller. Evidemment au bout de quelques heures ça devient plus éprouvant, mais au début ça va.

Au Kodomo no Shiro c'est les classiques du genre, vélo sur la terrasse, peinture sur le grand mur, dessins, toboggan, batterie puis bongos et enfin dinette en compagnie d'Alex et Madeleine les petits copains suisso-américains de l'école de Garance et Judith rencontrés là par hasard (oui, Tokyo est un village). On a beaucoup discuté avec Mélissa la maman américaine de la réunion des mamans de l'école du mercredi d'avant. Madame Gâ avait ésquivé ladite réunion à juste titre. Il s'agissait en fait ni plus ni moins d'un cours de propagande nationaliste et réactionnaire sous couvert de conseils sur la nutrition. On y apprenait entre autres que la nourriture japonaise est bien mieux adaptée à la croissance des enfants et à leur santé que les saloperies occidentales dont le Japon est inondé (ok là ils ont pas forcément tord vu ce qu'ils importent comme saloperies...). Mais ça ne s'arrête pas là, la nutritioniste insistant sur le fait qu'il est très important pour les enfants que la maman ne travaille pas et qu'elle reste à la maison pour servir son mari, oups là ça dérape...Bon, j'ai pas assisté à la réunion mais Mélissa avait l'air d'avoir reçu une bonne douche froide...Ce qui est étrange c'est que ça dénote beaucoup avec ce que l'on connait de l'école et du dévoument sans fin des sensei.

La journée s'est terminée par un défilé de pseudo hôtesses de l'air dans le magasin Spiral qui était décoré, évidemment comme un aréoport. On a pas très bien compris le concept...

jeudi 1 juin 2006

T'as vu, t'as une tête de micro

le soleil dans les yeux


Je chevauchais ce jeudi 1er juin ma monture fidèle et docile dans Uehara, aux environs de 15h.
A Tokyo il fait beau et il commence à faire chaud, c'est à dire que mes bretelles sont redevenues d'actualité. Je devisais avec moi même quant à la demie journée écoulée, à propos de GwenSan, de sobas, du temps qui se fige quand on parle ensemble et qu'on se raconte nos vies.
Je me félicitais d'avoir chassé cette adrénaline surabondante d'hier soir qui m'avait fait voir rouge pour des futilités comme le nettoyage abondant et répété de culottes de petite fille en plein apprentissage, la fatigue de ces demoiselles suite à une journée d'école couplée à l'excitation d'un aprem chez leurs copines (détentrices de trésors innombrables comme leurs dizaines de panoplies de fées princesses et consors) et
la perte d'objets chéris tels stylos, lunettes, et cahier de japonais.
Je me disais qu'aucun jour ne ressemblait à l'autre, et que mes jeudis étaient un carburant en or, o combien précieux pour mes nerfs fragiles.
Et puis j'ai avisé une boulangerie qui offrirait à mes ouailles éreintées un réconfort douillet.
Dans la boulangerie il faisait frais, la demoiselle était tellement souriante que pour un peu j'aurais pu penser qu'elle me draguait, et il y avait de la samba en fond sonore.
Je portais pour contrer la clim présente partout mon petit châle brésilien, mon fétiche qui fait voir le monde en couleur soleil, et je profitais de ce havre frais pour m'exclamer (intérieurement) "mais que demande le peuple!?".
Quand je suis ressortie, j'ai trouvé qu'il faisait chaud, un peu trop pour porter un châle, aussi léger et brésilien soit-il, pour pédaler jusqu'à l'école en espérant par la force de mes petites jambes, contrer un retard minime mais imminent. Je l'ai donc remis par devers moi, dans mon panier arrière.
Je roulais, roulais donc, quand mon vélo soudain s'arrête, comme ça tout seul, sans rien dire alors que je ne lui avais rien demandé. Et quand je me suis arrêté devant le concessionnaire, que je suis descendu et me suis retournée, j'ai vu le cauchemard : mon châle chéri entortillonné jusqu'au dernier millimètre de ses franges de coton autour de ma chaîne....aïaïaïe!!!!
Me voilà donc sous le cagnard de 15h10, accroupie au pied de mon vélo, à tenter de démêler les brins sans les casser, à évaluer une situation pénible : je vais perdre beaucoup de temps à retirer mon châle, qui risque d'être sacrément endommagé, je vais m'user les nerfs à pester contre les fabriquants de vélos qui ne prévoient jamais l'option enroulage accidentel de châle brésilien, à sermoner mentalement le ou les mâles de cette concession automobile qui me voient forcément en panne à travers la vitrine et qui disposent, forcément, en plus de leurs hormones de sauveurs de dame en détresse, des outils adéquats pour faire la peau à cette traîtresse de roue.
Et là le miracle s'est produit.
Je ne me suis pas énervée, non, mais alors pas du tout, parce que, comme je l'ai dit, mon compteur zénitude affichait "plein", que le retard à l'école était de toutes façon consommé, et que le soleil réveillait mon esprit du sud, celui qui met ses orteils en éventail et attend que ça se passe.
Et j'ai alors cru rêver accroupie quand j'ai entendu dans mon dos "Nani arismasu ga?" (mais qu' y a t il?), de ce ton compatissant qu'emploient les bons docteurs avec leurs patients les plus atteints. Il y avait comme dans une pub axe un jeune homme en combinaison zippée de garagiste mais propre et rouge qui me souriait dans le contre jour. Allais-je être ennivrée par des essences de musc viril en me relevant à sa hauteur? Allais jeter mes lunettes à terre comme la fille du spot pour perpétuer le charme?
Je vous rappelle que je n'habite pas dans un spot de vapo aux poncifs éculés, alors évidemment non, ce jeune homme n'était pas là pour crâner toutes aisselles au vent. Il m'a montré la voiture que je n'avais pas entendue à ma droite et qui attendait que je veuille bien bouger mes fesses pour aller se garer sur le parking.
Soit.
Néanmoins, l'homme zippé de rouge m'a gentiment aidé un sourire en coin à démêler l'échevau multicolore, en faisant tout bêtement...rouler la roue en sens inverse.
Je suis repartie un peu humiliée de ne pas y avoir pensé moi même, mais sans me départir de ma bonne humeur vissée aux neurotransmetteurs.