vendredi 24 novembre 2006

Friday wear

Hier soir je me suis étendue comme d'habitude sur mon futon adoré, dans la position royale, à plat dos, en me disant comme chaque soir, que j'adorais me coucher là, ainsi, et que seule la conjonction des éléments particuliers (futon, tatamis, shoji : matelas sur paille tressée, enfermé dans les parois coulissantes en papier tendu), le permettait.
J'en était à ses considérations banales, qui sont mon rituel pour m'abandonner aux bras de Morphée, quand le bzzzzz est venu troubler mon oreille. Un moustique, tiens donc, encore en vie apres le 15 novembre? Je me fais toute petite pour qu'il épargne mon derme, j'ai encore des marques des ravages de septembre.
Et puis dans un demi sommeil, je sens bien que las! il est déjà trop tard, à peine le temps d'un sursaut pour faire envoller la bête, il faut lancer l'opération sauve ta face : carapatage sous la couette avec tunnel-arrivée-d'air-de-survie.
Ce matin donc, je me réveille, m'ébroue, me souviens du tremblement de terre qui a surgit au moment où je sombrais comme un dernier bercement. Direction douche. Miroir...et voilà! Le moustique ne m'a pas loupé. Sur la lèvre, plaf, une lipe à proposer des coktails de crevettes. C'est franchement gonflé.
Ne nous affolons pas. Je montre au garçon, qui n'est pas toujours le champion de la pespicacité, et qui en plus est levé depuis 12mn. Et il crie. Ok, va falloir sortir un passe montagne. En même temps, monsieur Be en a vu défiler des inepties sur ma petite personne, depuis qu'il
m'a rencontré au temps jadis et est même tombé amoureux quand après avoir passé une charmante soirée au coin d'un feu de bois de plage, il a bien fallu se rendre a l'évidence : j'ai la poisse, elle avait attiré ce soir là sur ma lèvre, encore elle, l'éclat de braise jailli du bois vert. c'est dans les gènes, c'est la même que papa qui récoltait, dans la foule et dans la forêt, la seule crotte d'oiseau qui visait un crâne . Une semaine de honte, abus de crème et coktail pus-gras en sus.
Nous conduisons les filles à l'école, ce matin c'est Satsumo Imo, patates douces au feu de bois, cuites dans la cour. Je me dis que le plus simple est de tâcher de conserver ma bouche en mouvement perpétuel afin que la rapidité de mouvement jette un trouble sur les véritables mensurations de ma bouche, ou à faire croire à un gloss légèrement repulpeur. Donc parler, tout le temps, ou sourire, ou chanter.
Dans la cour, tout le monde est en place ; le feu est là, le pare-feu ausi, les patates sont alignées, les senseis enroulent le journal puis l'alu avec les enfants.
Et Shimo arrive. Me fait regretter mon appareil photo. Me coupe le sifflet. Me fait contempler la sitation d'un autre angle : mettons que le ridicule tue, ça dépend quand même énormément de ce qu'on appelle ridicule.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

hahahahahaha!! hahahahha!! tout ça me met en joie pour la journée, je crois que je pourrai en rire tt seule ds le metro ds les prochaines années sous le regard interrogatif des passagers!