vendredi 9 septembre 2005

Quand c'est la fille qui parle

Benoit me passe la plume, j'écrirais comme une fille pour que chacun me reconnaisse.........

Je découvre Camille et son sac et son fil, au plus loin du lieu de sa procréation, mais c'est follement dans le ton ; ce fond sonore posé, je peux raconter.

A Tokyo, je suis un peu comme chez moi, mes filles sous le bras, un peu en vacances, mon plan dans la poche, un peu à l'affut, les yeux , les oreilles ouverts, dans les starting blocks du gobage intensif, tout voir et tout savoir.
Quand mon chéri s'engouffre dans sa vie professionnelle, nous les filles on se prévoit une aprem de verdure, de flanades et de piquenique innocent. Mais on se croit trop chez nous, nous qui ne savons rien ; on ne sait pas que le chemin qui mène à ce grand carré vert sur le plan est bigre-bigrement pentu, courage montons, les enfants à contribution, il faut que la poussette soit vide; on ne sait pas qu'une passerelle de marches nous attend, et hop, poussette sous le bras, ca fait les mollets ; on ne sait pas, olala les ignares, que ce grand vert sur la carte, n'est pas un parc, pas un endroit à fréquenter : "no entry", le garde sourit et fait non, mais son geste est ferme, ras le bol des touristes débridés qui se croient tout permis, non mais....
C'est une résidence princière qu'habritent ces grands arbres, si j'avais lu les petites lignes, j'aurais passé mon chemin....
Alors trottons, désolée les filles, il n'y a plus de parc, plus de roulade dans l'herbe, plus de lecture pieds nus, plus de goûter verdoyant. Trottons donc, ce trottoir n'en finit plus, il faudrait traverser, mais le boulevard est énorme, on ne peut pas traverser, il faut viser devant, plus loin, parce que la passerelle, non, j'ai plus envie.
Et puis, miracle, après les twin tower (décidément, quelle ville n'a pas ses jumelles?), après la poste, le drugstore et Givenchy, après la galerie, l'hôtel et l'ambassade du Canada, hourra, voila un tout petit, mais quand même, un tout petit square, portique, toboggan et lapins de céramique. Si la photo était bonne, on verrait mieux que ce lapin est mignon, et Sébastien serait content, mais bon, plus de batterie, plus de soleil non plus.

Mais c'était chouette, on a roulé nos mirettes dans le quartier, comme des grandes, on est reparties dans le bas de la ville, se poser au café, commander un gentil thé, on a discuté, Garance a dessiné ; dommage qu'ils passaient Withney Houston, ç'aurait pu le faire....et puis on est rentrées, sagement et doucement, fatiguées les minettes, coincer la bulle sous le climatiseur, avant que je ne brille plus que Nicole la Luciole : je suis pas encore japonisée moi, je transpire encore un peu quand je marche en poussant mes 30 kg d'enfants-poussette dans les rues moites.

Ah j'allais oublier, il y a pleins de cigales à Tokyo, et c'est mignon, elles couvrent presque le bruit des voitures.

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