De la blanche
Jeudi donc, était une journée marathon de la science. Lever aux aurores (7h, j’entends d’ici Gwen-san qui se marre) puis six heures de layout d’affilé pour filer ensuite sur le Campus de Hongo, à l’autre bout de Tokyo, travailler sur une grosse machine très compliquée que l’on avait réservé depuis des lustres. La grosse machine c’est une machine de lithographie par faisceau d’électrons pour faire des touts petits dessins sur du silicium. Et elle se trouve, la grosse machine, en salle blanche, c’est à dire une pièce sans poussières. Ce n’est pas un délire de ménagère nippone maniaco-dépressive, c’est juste que pour faire de la lithographie ¬à 100nm il ne faut pas, malheureux, qu’une pauvre poussière ne viennent se déposer sur nos plaquettes, la exactement ou l’on veut faire des petits traits.
En salle blanche, on est habillé avec des jolies combinaisons blanches en matériau synthétique, on a une sorte de cagoule/charlotte sur la tête, de chaussures de la Nasa, un masque sur le groin et des gants en latex sans talc (il faut 25 minutes pour les enfiler). Au final, on n’a que les yeux et les sourcils qui dépassent.
A un moment, je me suis retrouvé au milieu d’une groupe de collègues Japonais en combinaison de salle blanche et qui apparemment étaient préoccupés par un problème assez compliqué et en discutaient âprement. Les personnes une fois revêtue leur combinaison blanche et qui parlent Japonais deviennent des bosons (ceux qui ne savent pas ce que c’est demanderont à Gwen-san). C’est-à-dire qu’ils obéissent à la statistique de Bose Einstein et sont alors indiscernables les uns des autres (et peuvent superposer leur état). Du coup j’ai eu l’impression, l’espace d’un instant, d’être sur une autre planète, entouré d’entités blanches et indiscernables évoluant autour de moi et parlant une langue que définitivement je ne comprends pas et en emettant des petits bruits comme « aré ? » ou « anno… »
J’ai su ensuite la raison de leur tracas, un des hommes en blanc avait cassé le porte substrat en silicium et les autres ne savaient pas si il fallait le blâmer, le réconforter, l’humilier, le torturer ou tout simplement essayer de réparer le porte substrat.
S’en est suivies 5 heures de manip, de spincoating, de flashage, de baking et de gravure pour enfin en sortir extenués et se refaire une santé devant des montagnes de sushis. Et là ils m’ont tous explosé au nombre d’assiettes, j’ai fait un honnête 10 et me suis fait largement laminé par le grand gagnant et sa pile de 15 assiettes.
En salle blanche, on est habillé avec des jolies combinaisons blanches en matériau synthétique, on a une sorte de cagoule/charlotte sur la tête, de chaussures de la Nasa, un masque sur le groin et des gants en latex sans talc (il faut 25 minutes pour les enfiler). Au final, on n’a que les yeux et les sourcils qui dépassent.
A un moment, je me suis retrouvé au milieu d’une groupe de collègues Japonais en combinaison de salle blanche et qui apparemment étaient préoccupés par un problème assez compliqué et en discutaient âprement. Les personnes une fois revêtue leur combinaison blanche et qui parlent Japonais deviennent des bosons (ceux qui ne savent pas ce que c’est demanderont à Gwen-san). C’est-à-dire qu’ils obéissent à la statistique de Bose Einstein et sont alors indiscernables les uns des autres (et peuvent superposer leur état). Du coup j’ai eu l’impression, l’espace d’un instant, d’être sur une autre planète, entouré d’entités blanches et indiscernables évoluant autour de moi et parlant une langue que définitivement je ne comprends pas et en emettant des petits bruits comme « aré ? » ou « anno… »
J’ai su ensuite la raison de leur tracas, un des hommes en blanc avait cassé le porte substrat en silicium et les autres ne savaient pas si il fallait le blâmer, le réconforter, l’humilier, le torturer ou tout simplement essayer de réparer le porte substrat.
S’en est suivies 5 heures de manip, de spincoating, de flashage, de baking et de gravure pour enfin en sortir extenués et se refaire une santé devant des montagnes de sushis. Et là ils m’ont tous explosé au nombre d’assiettes, j’ai fait un honnête 10 et me suis fait largement laminé par le grand gagnant et sa pile de 15 assiettes.
10 commentaires:
Il ne faut pas un seul gluon de poussière en salle blanche mais tu apportes quand même ton appareil photo ??? Je ne me sens ni maniaque ni dépressive, encore moins ménagère nippone mais je trouve ça quand même un peu omoshiroi !!!
Et... tout le monde sait ce qu'est un port substrat sauf moi ou bien ???
PS : tu sais, on est au pays du soleil levant, les aurores, ici, c'est 4H30 !!!
même soumis aux dûres lois de boseinstein, j'en vois qui gardent quelques reflexes ancestraux...
pour E&G:un porte substrat : de la même façon qu'il existe des porte feuilles en crocodile, des porte manteaux en bois vernis ou des porte plumes en titane inoxydable, il y a des porte substrats en silicium. Je ne vois pas où est le problème (sauf quand un non identifié s'amuse à le casser).
Quand j'ai commencé à apprendre le japonais, je me suis dit que c'était pour la conversation courante. Je n'ambitionnais pas de parler de physique quantique. Finalement, je vais ressortir mon livre de vocabulaire japonais de physique quantique pour que l'on puisse discuter des heures durant des tachions.
Bon allez, si vraiment tu préfères, on pourra en discuter en français !
C'est incroyable comme la physique dechaine les foules!!
Gwen> Oui....mais 7h c'est l'aurore a mon horloge biologique
Camille> on peut aussi parler de porte balai d'essuie glaces en croute de cuir...
Anne sophie> ok pour la physique quantique, c'est un peu plus mon domaine que la physique des hautes energies...
Avec tes "entités blanches", ça me rappelle un épisode de Star Treck... ou le H5N1... je sais plus... :)
"les sourcils qui dépassent", ah ben les miens suffiraient à bousiller toutes leurs belles gravures sur silicium... i font pas la combi intégrale pour gaïjin ? :-D
Il y a plein de mots nouveaux dans ce texte: 'statistique de bose einstein', ' spincoating', et le fameux 'porte substrat en silicium'.
Ca fait de très bonnes injures: "Espèce de porte substrat en silicium!" "Ta mère elle fait du spincoating!"
Très utile en société.
Oui effectivement les sourcils sont une source de poussiere, on leur a demande mais apparemment c'est pas necessaire de s'epiler....ouf.
allez savoir pourquoi, hier soir après lecture de ce que j'ai raté en convalescence, j'étais dans mon lit et soudain l'image de Monsieur Be en train de discuter avec Mister Crapaud-Bufle en parapluie Hello Kitty/Bombe anti-cafards s'est superposée dans ma tête avec la combinaison salle blanche, genre scènette "Alice in Wonderlands" et j'ai explosé de rire... le problème c'est que quand on sort d'une opération maxillo-faciale, on est pas sensé exploser de rire !! j'ai cru que j'allais explosr tous mes fils, j'arrivais plus à m'arrêter... franchement...
Ben...que dire... je suis desole pour tes fils, mais content de t'avoir fait rire quand meme.
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