mercredi 10 mai 2006

La décadence du ventre

Non, le Japon ça n'est pas que des gens bien élevés qui attendent sagement en ligne l'arrivée du métro, ça n'est pas que des gens respectueux d'autrui et du bien commun. Non, le Japon c'est aussi (un peu) la débauche. Pour preuve cette fin de Hanami un peu arrosée.
Un autre exemple de comportement social pour le moins étrange. Vu à Enoshima, à deux pas d'une magnifique plage de sable noir plongeant dans les remous argentés du pacifique, une bande de jeunes Japonais qui vont se foutre sous un autoroute dégueulasse pour y passer l'aprés midi à boire comme des trous. Romantisme...
La prochaine fois, pour faire la balance, je vous parlerais de biches et de faons.

dimanche 7 mai 2006

Un robot et des cerveaux d'animaux morts

Un dimanche de fin de vacance pluvieux alors direction Shibuya pour prendre la rinkai line qui passe sous la mer et pousse jusqu'à Odaiba. Et malgré ce que certains en disent Odaiba n'est pas qu'une plage, Odaiba est aussi l'endroit de la modenité, des immeubles futuristes et du musée des sciences émergentes : Le rinaikan.
On pensait voir un équivalent de la cité des sciences de la Vilette et c'est à peu près ça, sauf que l'on est au Japon et qu'ici les gens aiment vraiment les robots et ils ont bien raison. On a eut la chance de voir enfin Asimo (après une entrevue ratée à la tour Mori). Asimo est le petit robot humanoïde de Honda (moins d'1,50m; un nain). Asimo a une démarche gracile, Asimo se meut aisément dans l'espace (pour peu qu'il ait ses petits repères au sol...), Asimo monte les escaliers et enfin Asimo a une voix nasillarde insupportable. Mais bon, Asimo est tout blanc et c'est quand même impressionant à voir. Ce qui m'impressionne le plus c'est qu'il ait fallu attendre le 3ème millénaire pour que l'humanité arrive à maitriser la marche bipède, 60 ans après avoir inventé la bombe atomique et 30 ans après être allé sur la lune... ce qui pose un peu le problème. Il m'est arrivé de parcourir une thèse sur la modélisation du contact pied/sol pour un projet Français de robot bipède (arrêtez de rigoler au fond...) et rien que ça c'est déjà un beau problème.




Il y avait également une exposition temporaire sur le cerveau. Collection de cervelles baignant dans du formol, des petites cervelles de petits animaux morts et très grosses cervelles de très gros animaux morts. On a pu aussi apercevoir, flottant dans le liquide, le cerveau d'un professeur Japonais (mort) dont j'ai oublié le nom. Là, c'est celui d'une baleine...
Garance, Judith et Madame Gâ ont, de leur côté, beaucoup joué avec les écorchés découpés en morceaux. Même que madame Gâ en a désespérément cherché un à la boutique du musée pour égayer nos soirées d'hiver et se rappeler avec émotion son "anatomie 2000" avec lequel elle a tellement appris de notre topologie intérieure. Monsieur Be est tout de même content qu'elle n'en ait pas ramené un à la maison pour pouvoir prendre son café tranquillement le matin.
Un petit tour amusé au rayon micromachines et nanotechnology devant l'interview du (très célèbre) Pr. Fujita. Puis visite d'un batyscaphe et de l'intérieur de la station spatiale ISS avec force explications, en Français s'il vous plait, du fonctionnement d'un chiotte de l'espace. Enfin au dernier niveau une exposition de travaux d'étudiants en réalité virtuelle avec beaucoup d'expériences ludiques.
Une fée en admiration devant Maywa Denki :
Mais ce que les cocottes ont préféré, et de loin c'est la chasse aux poissons. Sur le sol est projetée l'image de poissons qui nagent. Une caméra filme la scène et agit sur le déplacement des poissons qui changent de trajectoire lorsqu'ils rencontrent un obstacle ou une fillette. Garance et Judith étaient euphoriques et ont couru après les poissons pendant une demi heure sans cesser de hurler de joie.


vendredi 5 mai 2006

Que préférer le premier mai?

j'ai travaillé le premier mai. Oui je suis impardonnable, je suis allé au labo un premier mai et je n'étais pas seul, bien au contraire puisqu'il y avait au moins deux Takahashi (sur deux) dans le bureau. Bien que de nombreux japonais prennent leur semaine de vacance en ce moment. Il y a en effet trois jours feriés de suite et nombre de travailleurs et de salarymen en profitent pour faire le pont et s'offrir royalement une semaine entière d'oisiveté tout en ne posant que deux jours de vacances. Ne croyez pas que c'est par un calcul mesquin, non, c'est pour ne pas déranger l'entreprise, ne pas la saboter, que tous les japonais font ça. C'est que ça gène moins d'être en vacances quand tout le monde y est. Du coup tout le monde est en vacance (enfin sauf à ToDai) et en même temps il est impossible de trouver une chambre d'hotel même à huit fois le prix de base. Vu qu'on s'y est pris comme d'habitude à la dernière minute, on a rien trouvé à réserver. Du coup on a décidé de passer cinq jours non stop devant notre nouvelle télévision. On a fait des réserves de riz et de bière. Et en plus si il fait trop chaud on a la clim.
On va quand même sortir de temps en temps de l'appart pour aller sur la plage à Enoshima, puis on ira aussi visiter moultes musées et expositions, peut être aussi à la piscine et voir des temples. Se promener dans les petites rues de harajuku et revenir par Shibuya. On ira aussi peut être manger chez le coréen qui arrache la langue ou chez ce petit restau specialistes des soba au sarazzin qui compte parfois des gens célèbres à sa table. Peut être qu'on ira au musée de la science et de la modernité futuriste à Odaiba ou bien visiter le parc dédié à la mer de monsieur dizni si vraiment on a du courage et de l'argent à perdre.
Ou alors on ira passer l'après midi au parc de Komaba à attendre le chat-bus.

mercredi 3 mai 2006

Fight club au tokyu hands

Petite séance de boxe avec des gants spéciaux qui détectent les mouvements. Judith les a tous latés comme des malpropres.



lundi 1 mai 2006

Tu n'as rien vu à Yokohama

Olivier de Kersauson a battu le records du San Francisco - Yokohama à la voile. On s'est dit chouette on va aller voir un joli bateau à Yokohama. Cette passion pour la voile m'est apparue d'un coup, comme ça, un dimanche matin et elle est devenue toute aussi intense que ma passion, bien connue elle, pour les bateaux de guerre. Au final, tout ce qu'on a vu à Yokohama c'est la pluie du mois d'avril et quelques barcasses des gardes cotes. Pas de Geronimo ni de Kersauson.

Alors pour se consoler on est passé au Sakuraya de Shibuya en rentrant et on s'est acheté une télé. On l'a installée, allumée et on a vu ça :






Mei et Satsuki

Judith a eu trois ans et elle est rentrée en classe en mars dernier. Ca vous le savez. Au Japon quand les enfants ont trois ans et qu'ils rentrent en classe les parents reçoivent une convocation pour la visite médicale à la mairie. Nous avons donc reçu une bien belle enveloppe contenant moulte petits papiers colorés remplis de kanjis et une petite fiole en plastique avec un cube-origami en papier plastifié destiné à recueillir quelques gouttes de pipi pour la traditionelle analyse d'urine. Heureusement, les charmantes secrétaires de mon labo m'ont aidé à déchiffrer la curieuse missive et à remplir le questionnaire médical à propos de Judith-chan. Est ce qu'elle va bien, est ce qu'elle joue avec son papa, est ce que son papa et sa maman s'entendent bien, etc. Rendez vous fut donc pris à la mairie de Shibuya un mercredi matin, la petite fiole en main.

La mairie de Shibuya est un modèle d'agencement interieur destiné à nous plonger immédiatement dans une atmosphère "fonctionnaire". C'est surement fait expres. Alors que toute la ville autour n'est que lumières et couleurs vives, modernité et écrans géants, la mairie de Shibuya est faite d'une enfilade de couloirs fadasses et d'open-space ou travaillent des hordes de fonctionnaires tristes, vieux et habillés en beige. Tout cela a du être savamment orchestré pour que l'on ne puisse pas leur reprocher de depenser trop d'argent publique. c'est une peu comme les yakuza qui s'habillent comme les mafieux qu'ils ont vu dans les films pour vraiment ressembler à des mafiosi. la, les dirigeants on du embaucher les gens en fonction de leur apparence de fonctionnaire municipaux et faire appel à un décorateur d'interieur pour donner un look administratif à la mairie d'une des ville les plus riche du monde.

Un petite périple attendait Judith et son papa. Malgré tous nos effort et ceux de Nakatani-sensei, on ne parle pas encore Japonais et les infirmières de la mairie ne parle évidemment que Japonais. Il a fallu faire avec.
Premier niveau : les dents. Brossage des dents avec une pate rouge à la fraise puis petit tour devant un dentiste nippon qui me recommande vivement d'arreter de sucer mon pouce (peut être qu'il parlait de Judith). Puis Judith a du nommer quelques animaux dans un livre, qu'il a fallu que je traduise. Pesage sur une balance Totoro, mesure sous la toise à l'éffigie de Doraemon, auscultation au stethoscope. S'en est suivi une vingtaine de minutes à traduire en japonais les différents vaccins inscrits sur le carnet de santé, Comment dit on diphtérie tétanos polio ou hepatite en japonais? puis le test de vision et d'audition, ou la, il a fallu que je remplace l'infirmière pour chuchoter des questions à Judith en me cachant la bouche à dix mètres d'elle.

On est sorti de la une heure et demie plus tard, avec le carnet de santé remplie de notes en Japonais dans les mauvaises cases. Enfin la bonne nouvelle est que notre petite Judith se porte comme un charme et qu'elle est beaucoup plus sage que la plupart de ses petits copains japonais.

Petite promenade dominicale au musée d'art de Meguro pour y voir la collection de M.Y des esquisses du peintre Shinsui Ito.

mercredi 26 avril 2006

Un peu de cul et beaucoup de chaussures

Cela va se passer de commentaires...



Et pour finir une petite note explicative sur ce que l'on nommait la jeunesse marron et qui en fait se nomme les Ganguro girls, à savoir les shibuyettes cramées de la face à force d'autobronzant.

mardi 25 avril 2006

inspecteur gadget

La rentrée est entamée, depuis un mois presque, et donc, on remet les compteurs à zéro.
Comme tous les ans, les senseis effectuent une visite chez chaque enfant. Comme le Père Noël, sauf que c'est de jour et sans cadeaux.

Dans mon cas, il a fallu trouver à chaque visiste (ben oui, j'ai deux filles et le fait qu'elles soient soeurs et habitent au même endroit n'a visiblement effleuré personne), une maman anglophone pour que je comprenne un peu plus que les grandes lignes.
Je ne savais à quoi m'attendre, surtout après que Yuko m'ai confirmé "c'est bizarre, hein?", parce que je n'étais pas sûre d'avoir compris de quoi il s'agissait et avais à ce moment là les même yeux que les poissons de Tsukiji.

Ont
donc débarqué successivement Yoyoï Sensei, pour Judith, et Shimo Sensei (ayé je connais le nom du "petit Sensei"), pour Garance, chacun dans un habit d'apparat qui m'a laissée pantoise, moi qui les recevait en tatannes, c'est à dire tailleur et costumes cravate, alors qu'une heure avant à l'école ils avaient des pantalons mous et des tabliers Totoro.

Yoyoï Sensei attendait l'arrivée salvatrice de notre Norito-traductrice en chef pour commencer à parler, et nous sommes restées bêtement sans mots dire devant la porte jusqu'à ce qu'elle arrive. Je précise que je l'aurais bien fait rentrer, on aurait même bu un thé, mais ça doit pas se faire, je sais pas, elle a pas voulu. Une fois Norito arrivée, Yoyoï Sensei a sorti sa petite fiche à la Delarue, et a commencé : "Judith joue-t-elle avec son papa?". Des questions commes ça, simples et sans détours ont l'air de pièges pour moi, tant je ne vois ni l'intérêt de poser la question ni celui d'y répondre :"Oui". Je me suis sentie suspecte, surtout quand Norito a rajouté, "oui" c'est une bonne réponse, mais tu peux dire quelque chose en plus si tu veux". Ok, je saisi la nuance, donc je développe, oui judith est proche de son papa, il s'occupe d'elle, et il joue avec elle, les week end, et aussi tous les jours. Yoyoï a tout noté sur sa fiche, ou alors elle faisait son loto, mais en tous cas elle a écrit tout le temps, malgré la platitude de nos propos, que je ne retranscris donc pas ici (si quelqu'un veut un compte rendu, faites le moi savoir je demanderais une photocop à Yoyoï).
Puis salutations d'usages, bye bye et à demain, Yoyoï s'en fut sur son petit vélo, dans la côte qui longe notre maison, en tailleur et talons aiguilles,
la pauvre, sans doute mettre ses notes au propre afin d'en faire un exposé détaillé à la directrice hémiplégique du troisième.

Shimo Sensei quant à lui, est venu aujourd'hui, jour de pluie. Je l'aurais bien fait entrer avec la maman de Kiana (dont je ne connais pas le prénom puisque tout le monde se présente comme "la maman de"), mais n'a pas voulu, malgré la pluie,
le règlement doit formellement l'interdire, il a juste demandé le couloir d'entrée, avec la crainte dans les yeux que je le soupçonne d'outrepasser les bornes. Shimo Sensei est entièrement dévoué à sa tâche, comme jamais de ma vie je n'ai vu un maitre l'être ; et que je te joue avec les enfants, que je te me laisse grimper dessus, faire le petit train et autres choses humiliantes. Shimo Sensei est méthodique et lave TOUS LES JOURS après les "cours" les vitres de TOUTE l'école, dedans ET dehors, et ce, même au deuxième étage, ce qui l'oblige à faire des accrobaties sur le toit pour frotter le petit coin à gauche. Et bien même un chiffon à la main et un pied dans le vide, Shimo Sensei fait coucou aux enfants qui l'appellent d'en bas, avec le sourire s'il vous plait. J'en ai connu qui aurait fait "z'allez me laisser sales gosses, voyez pas que chuis occupé ?!"
Avec Garance, Shimo Seinsei joue au ballon ou à la pelleteuse pour construire un méga tunnel dans le bac à terre, il la console quand elle est triste, s'assure qu'elle comprend ce qu'on lui demande et boutonne avec amour sa veste jusqu'en haut, et
se met au français.


Alors imaginez un peu ce qui s'est produit cette après midi sur mon porche (la pluie avait cessé), dans la tête et le coeur de Shimo Sensei, quand je lui ai rapporté les mots de Garance d'il y a quelques jours : "Mon endroit préféré du monde c'est l'école!".
Shimo a rit avec une expression divine de mission accomplie, il a croisé ses mains, il les a ensuite tapoté sur son torse en hochant la tête, avec pleins de petits onomatopées de contentement. La maman de Kiana a dit "He's very happy!".
Pas besoin de traduction....

lundi 24 avril 2006

La préhension du chapeau de l'écolière

Attention petite fille avec de jolies couettes, si tu prends le métro et que tu attends l'arrivée de la rame sur ce quai glacial (brulant), il se peut qu'il y ait du vent. Et si il y a beaucoup de vent, il se peut également que par malchance ton chapeau d'écolière ne s'envole et tombe sur les rails, tout en bas. Dans ce cas de figure, petite écolière, tu peux être tentée d'aller le rechercher de toi même, en sautant sur les rails au mépris du danger. C'est très mal petite écolière, sache le. Dans ce cas la, petite écolière tu ferais mieux de courir chercher le chef de gare, celui avec la belle casquette, les gants blancs, la cravate et cet air fier des cheminots nippons. Il viendra à ton secours, petite écolière, avec sa longue pince à ramasser les chapeaux pour récuperer ton précieux couvre chef. Alors, et seulement alors, tu pourra prendre ton métro pour rejoindre ton école. C'EST COMPRIS!

La grande classe

Encore une belle sortie du gouverneur de Tokyo, Shintaro Ishihara, lors de la cérémonie d'ouverture de l'exposition de la collection Cartier au MO+.

Pour apprendre à connaitre un peu mieux l'animal, rien de mieux que de lire un florilège de ses plus belles déclarations :
Le français étant une langue inapte au calcul, il est tout à fait normal qu'elle soit disqualifiée comme langue internationale. Certains individus qui s'accrochent à une telle langue manifestent une opposition infructueuse (à la suppression de l'actuelle Université municipale et à la création d'une nouvelle université). C'est ridicule, et ne mérite même pas d'être pris en considération.

“l’inutilité des femmes après la ménopause”
“D’apres un spécialiste en biologie, le pire, la chose la plus nuisible qu’ a produite la civilisation , ces sont les vioques, car il est inutile et même coupable que ces femmes qui n’ont plus la capacité reproductrice survivent. Les femmes, après la ménopause sont incapables de donner naissance, tandis que les hommes ont une capacité procréatrice intacte, même à l’âge de 80 ans, voire de 90 ans. Que ces femmes-là ont la vie dure, comme Kin-san et Gin-san(les jumelles japonaises très populaires qui ont vécu au-delà de 100 ans.), c’est un abus pour la planète, n’est-ce pas.”
Je suis nationaliste. Ceux qui ne comprennent pas ce qu'est l'identité japonaise sont incapables de représenter le pays au sein de la communauté internationale
Il est impossible qu’avec les moyens de l’époque l’armée japonaise ai réussi à tuer, comme le prétend Pékin, 400 000 civils chinois en 6 semaines. à propos de l’orgie de massacres auxquels s’est livrée l’armée nippone à Nankin, en 1937.

On peut aussi rappeler que Shintaro Ishihara est un ami de l'ignoble moustachu John Bolton.