Etant donné que les journées se suivent et ne se ressemblent pas, malgré leurs points communs de levers difficiles au son des Barbies chantantes, de ballades vélocipèdes au son de mon ami ipod, d’approvisonnement chez la mini surface qui livre entre deux cours de step, de déjeuner avec Benoît-san, et de sortie d‘école , je suis bien en peine de résumer ce que je fais des miennes.
Par exemple, demain je vais aller au 100 yen shop, la liste est trop longue sur mon petit mémo pour reporter une fois de plus des achats un peu rébarbatifs mais nécessaires même s’ils ne sont pas essentiels ( entre autre une louche, un fouet, un filtre à douche, de la pâte à fixe, des kleenex, du dentifrice) ; et puis je passerais à l’« aqua walk » de midi, histoire de bouger mes fesses dans l’eau chaude. On ne peux pas décement abuser des Dars devant le film du soir sans que mère nature et grand-mère culotte de cheval rappellent à qui à des yeux que trop c’est trop.
Demain je ferais une petite annonce pour trouver une Perle, un bijou d'e technologie qu’on appelle aide à tout faire et qui se présente sous les traits d’une jeune personne aimable et douce, efficace au balai et pleine de ressources avec les enfants en ce qui concerne les sorties au square avec dispute de pelle dans le bac à sable et choix de goûter équilibré à la clef. Encore que je suis bien sure qu’avec La Perle il n’y a JAMAIS de dispute de pelle ou de « elle a dit que j’étais pas belleeeeuu !».La où va falloir la jouer fine c’est que le modèle que je recherche est assez dur à trouver : ben ouais le francophone est méchamment rare…
Parce qu‘aujourd‘hui, je sais pas, j’en ai ressenti un vrai besoin ; peut être est-ce la fatigue-colère de Garance qui me balance des « t’es méchante! » dès que je lui parle, (et pourtant je suis d’une patience d’ange, si si, ce sont mes nouvelles résolutions), ou peut être les deux verres (pleins) renversés par Judith à deux minutes d’intervalle sur les draps propres et sec tout droit otés du fil qui m‘ont coûté un rouleaux de sopalin et quelques fissures sur les nerfs, ou peut être est-ce l’exigence de ces demoiselles en matière de disponibilité (« mamaaaan !!» à tout va), à moins que ce ne soit le pipi de Judith par terre, 1,5 litre, qui a fait déborder mon vase.
Je dois potasser un bon plan recettes françaises dans le cadre de nos échanges culinaires avec Miyuki (et là c’est moi qui appelle « mamaaaaann! » ), qui m’a courtoisement révélé les secrets de la soupe miso, des maki bien roulés, et l’art de faire revenir le lotus à la poêle.
Il faudra que je m’amende de mon cake trop cuit, sinon c’est la honte pour moi et ma famille sur sept générations, et que je la remercie, chocolats en main, pour ce fabuleux tablier cousu de ses mains à elle pour Garance , puisque l’école va bientôt passer aux activités cuisine (décidément, tout le monde s‘est donné le mot). Attention, je n’ai rien réclamé c’est pas mon genre, j’ai même pas eu ce regard affolé et perdu et qui apelle à l’aide du gibier pris dans les phares, non je suis restée digne ; je prévoyais déjà d’aller en acheter un et de l’arranger à ma sauce (parce que les instructions du papier distribué à la porte étaient claires : élastique partout pour que personne n’ai à attacher le nœud à la taille ; ben oui 20 nœuds à attacher c‘est hyper dur). Et Miyuki m’a attrapée pour me dire, « Peut être n‘accepteras-tu pas, mais j’ai déjà commencé celui de Garance ». Et comment que j’accepte! Le résultat est évidemment mieux que ce que je ferais jamais avec mes petites doigts et une aiguille, avec points impeccables, bouton cœur argenté, étiquettes princesses au nom de Garance-chan, le tout dans sa ravissante housse assortie!!!!
Demain ou après sans doute, j’entamerais des lettres à ceux que la lecture sur écran rebute et je préparerais une commande de photos de nos bouilles sous le ciel de février pour nos tendres familles; j’enverrais une flopée de mails en retards aux amis chers pour qui j’aimerais me fendre d’un vrai courrier et non de quelques lignes à la va vite.
Je vais aussi bientôt, oui bientôt c’est le mot, établir un planning (oulala )de nos week-end en prévoyant de doux onsen familiaux, des pique niques en fleurs sous les beaux sakura et autres escapades hors de Tokyo puisque le printemps va se pointer d‘un jour à l‘autre.
Il faut aussi que je tente d’achever ce que j’ai commencé, quelques dessins d’après photos, quelques peintures et quelques collages. Et puis je remettrais mon site à jour, il faut que je retouche les photos de mes derniers boulots, que je refonde un peu les pages qui sont bien trop obsolètes.
Et pis dis donc, on se programmera un chouette truc avec E et G s’ils veulent bien de nous, maintenant qu’on a joint le blog à la rencontre, maintenant qu’ils nous ont vus ricaner et boire du saké, bavasser et critiquer à tout va, échapper nos sashimis sur nos genoux et pas comprendre le plus petit kanji du menu, et avouer que de leur blog on n’a lu que les derniers post (mais les dix derniers, hein). Maintenant qu’on a une baby sitter sous la main, qui adore nos DVD, et nos enfants, on va désormais pro-fi-ter.
Voilà pour mes journées ; en attendant je suis bien tranquille et bien contente et bien satisfaite : d’avoir mis à plat cette longue liste mentale dont l’accomplissement verra le jour pas plus tard que très bientôt me donne l’impression de l’avoir déjà un peu fini. Et que le premier qui n’a jamais proscrastiné me jette le premier proverbe.