Sans soleil
Cette journée sans soleil se finira par "Sans soleil" de Chris Marker. L'auteur de "La jetée", qui nous montre des images de Tokyo en 1983. Et là, c'est surprenant, ce sont les mêmes impressions, les mêmes personnes qui marchent dans les rues et qui dorment dans le métro. Les murs sur le pont d'Harajuku ont un peu changé mais la ville est la même. Métros et trains, fils électriques partout, les veines à l'air.
Sensation étrange de voir décrire un ailleurs qui est devenu notre quotidien. J'aime connaître une ville, pouvoir me représenter mentalement sa structure, l'enchaînement de ses quartiers. Pouvoir localiser un lieu par ses bruits, son ambiance et son odeur. Je suis un peu en terrain conquis à Grenoble, à Vichy, à Montpellier, à Clermont Ferrand, à Paris, à Rome, mais surtout à Tokyo. Shibuya et Omote Sando ont plus de sens pour moi que Sébastopol et Oberkampf.
J'ai passé des heures entières à explorer l'atlas de cette gigantesque ville, à poser les lieux les uns à coté des autres. Cette ville a maintenant pris une identité qui est loin de celle que je m'étais fabriquée en lisant les livres des Murakamis (Ryu et Haruki). Ce soir je me suis plongé dans le Tokyo de 1983 et j'ai retrouvé un peu du Tokyo que je connais. La ville existait telle quelle bien avant que je me l'approprie et je ne le savais pas.