137 heures
137 heures sur le sol nippon, c'est ce que j'aurais passé cette semaine à Tokyo. Soit à peu près ce que ce vénérable Oji-san aura passé de son coté à surveiller son petit bout de pavé dans le vent glacé du mois de Janvier.
en 137 heures, une moyenne de 1800 trains seront passés sur ce morceau de Toyoko line suspendue sous les fenêtres des habitants de cet immeuble cossu du coté sombre de Shibuya. Ces mêmes habitants auront surement passé en moyenne 2,40 heures par jour à regarder des shows télévisés sur la NHK ou sur FujiTV. De somptueux shows télévisés où, par exemple, de filiformes transexuels frisés chanteraient "Dondake" sous les spots.
en 137 heures, ce mois de Janvier 2008, une très grande quantité de piétons seront passés sous les rails de la Ginza line sans jamais prêter la moindre attention à la grâce de la graphie Kanji de la gare de Shibuya.
En 137 heures, des milliers de taxis jaunes et verts, tous strictement du même modèle, celui précisement qui a des rétroviseurs larges comme ceux des berlines tractant une caravane immatriculée en hollande. Ces taxis auront parcouru des milliers de kilomètres dans la capitale nippone. Leur conducteurs auront actionnés sans relache le mécanisme d'ouverture de la portière arrière et certains même se seront endormis au feu laissant dans l'embarras leurs passagers.
En 137 heures un petit million de chiens de taille moyenne, soit l'équivalent en masse d'un ravitailleur de haute mer, allaient uriner quelques hectolitres sur des kilomètres de murs.
Et moi dans tout ça, je vous laisse pour un peu plus de 137 jours, en attendant mon retour dans ce fabuleux pays.
Mata ne.