jeudi 9 février 2006

Civet de civelles et montagne de makis


Quand on est français, élevé au bon goût, aux bons plaisirs et à la bonne chère, on se débat parfois lors de vaines tentatives pour larguer ses penchants naturels qu'on devine irritants, et qui reviennent dès qu'on à le dos tourné (mais étaient-ils vraiment partis?).


Je le sais désormais avec certitude, et par effet de contraste (saisissant) : les français sont des râleurs professionnels, pratiquant l'ironie et ne laissant jamais passer l'occasion de faire un bon mot sur le dos de tout et n'importe qui.
Les français sont exigeants et parfois,
pour les plus typiques d'entre eux, capricieux ; ainsi quand ils n'obtiennent pas ce qu'ils avaient imaginés (et leur imagination galope plus vite que ne monte la mer au pied du Mont St Michel), ils râlent.
Les français adooorent parler du temps, celui qu'il a fait et celui qu'il fera, se ménageant avec une facilité liée à une répétition navrante, une conversation qui les amènera invariablement a se plaindre et à râler quelque soit la saison.
Les français sont intéressés par leur estomac, leur frigo et leurs casseroles, et sont passés professionels dans l'art d'accomoder de vieux souvenirs de bonbance avec leur présent coup de fourchette, à l'heure des repas, histoire d'étaler leur culture culinaire qui se doit d'être énorme et irréprochable, afin de comparer et de mieux... râler.

Et moi la première, pourtant terriblement ennuyée à l'idée de discuter bouffe, je ne résiste pourtant pas à montrer au monde entier le contenu de mon assiette.


Extraordinaires, ne le sont-il pas, ces rouleaux de riz au poisson, concombre ou omelette ceinturés d'une fine feuille d'algue ? Epatant et fascinant, ce pot pourris de mets inidentifiables finement hachés où l'on reconnait, au moment où l'on s'apesanti sur ses couleurs, les poissons les plus petits que la mer ai vu nager, pelés, vidés (je ne saurais être catégorique, et pourtant), à l'oeil rond et noir, blanchis et tordus en virgule blanche?
Judith en a chopé un des ces doigts menus et l'a examiné de près, afin de faire tomber son verdict : "oh le pody poisson, il est mignon", pour mieux assoir sa sentence de langue tendue et de machage assidu. Oui Judith aime le poisson, le cru, le roulé-ceinturé de nori, le petit mignon en virgule. Celui allongé nonchalament sur son traversin de riz vinaigré, celui rouge et gras qui fond dans la bouche.
Garance fronce les sourcils et secoue la tête, non aucune des ces bestioles sous quelque forme qu'elle soit ne foulera son palais, elle préfère les voir nager dans leurs bocal (sur le buffet), leur mare (à l'école) ou dans la mer.


Je ne résiste pas à montrer nos assiettes, ou plutot disons que je m'accomode des photos que mari-chéri me glisse dans la fenêtre "message", car ça a l'air important pour lui de disserter de nos repas. Faut-il y voir un message codé :" Gaëlle cuisine toujours aussi mal, et préfère se taper une bière qu'elle n'aime pourtant pas plutôt que de nous préparer un repas décent" ?
Et bien je serais l'exception culturelle, car en dépit de ces douteuses insinuations, je ne rentrerais pas dans ce culinaire débat, et laisserais au bon soin de chacun de voir dans cet étalage gastronomique ce qu'il voudra bien y voir.
Parce que moi qui n'y connais rien et rate salades et crumble de débutants, je ne vais pas, EN PLUS, donner mon avis.




Le chef de la police pakistanaise

Comme vous le savez, on aime l’art conceptuel. Le vrai, le dur. Les genres d’œuvres, d’installations ou de performances que se délectent fréquemment à critiquer pas mal de gens (et je ne vous parle pas que de mes collègues de bureau). Celui qui passe vraiment au dessus de la tête de beaucoup d’entre nous. Ce n’est pas par snobisme, par une connaissance académique de l’histoire de l’art contemporain ou par un goût immodéré de l’anticonformisme. Non c’est juste qu’en règle général c’est drôle et des fois c‘est même beau. Alors on pensait qu’on en trouverait beaucoup de musées d’art contemporains à Tokyo et pour l’instant on avait été assez déçu. Mis à part quelques expositions somme toute assez courtes comme les rétrospectives Gundam et Snoopy, on a rien vu. Jusqu’à dimanche dernier ou la petite famille s’est rendue au Tokyo Museum of contemporary art, le MO+.


C’est grand, c’est beau. C’est en pierre, en verre en métal et en bois. On a déposé nos petites affaires dans un coin locker en plexiglas transparent marron fumé puis on est parti à l'assault d'une exposition sur l'art contemporain en europe de l'est avec des petits automates habillés de 1 mètre de haut qui ont beaucoup plu saux filles et un sac de provisions qui parlait avec un poireau rotatif (la aussi gros succes aupres des cocottes).


Plus loin une selection (No border) de quelques jeunes artistes japonais dont notamment Seiya Shinotsuka, Hisashi Tenmyouya, Akira Nagasawa, Kumi Machida, Fuyuko Matsui, Natsunosuke Mise et enfin Yuki Yoshida. Des oeuvres impressionantes avec un vrai style que l'on ne trouve qu'ici.
Enfin la collection permanente avec des David Hockney (pas les dessins des parcs de Vichy quand même...) et quelques Warhols. L'exposition se terminant par un mur de chiffres à LED rouge défilant assez impressionants. Bon comme dans tous les musées japonais il veulent absolument vendre le bouquin à la sortie (ben oui on l'a acheté...), il est interdit de prendre des photos donc on ne va rien vous montrer , et puis vous n'avez qu'a y aller....
Vu au magasin du musée, entre des livres d'art et des parfums 'comme des garçons', un présentoir de bloc papier Rhodia (oui, les tout moche orange), qui est, ici, le summum de la classe....Un de ces quatre j'irais me promener dans Harajuku avec un sac Leclerc et ce sera la classe...


Au retout vu sur un des piliers du métro. Sur la hanzomon line, les filles qui ne veulent pas se faire plotter les fesses ou endurer l'haleine âcre d'un salaryman peu réveillé dans le métro peuvent utiliser des rames spécialement réservées au femmes.

lundi 6 février 2006

un peu de couleur et de la musique de grande qualité

Quelques dessins de Garance: tout d'abord sa maîtresse, Sumiko-senseiPuis Monsieur Sensei qu'elle aime beaucoup parceque tous les matins il joue au ballon avec elle :
Quelques copines de l'école, notez qu'elle parlent japonais...
Un prince qui coupe un drqgon en rondelle sous les yeux émerveillés de la reine
Et enfin quelques princesses...

On a assez parlé de nous et du japon, maintenant ça suffit, un peu de culture. Trouvé je ne sais plus ou quelques perles en 8bits, des reprises de chansons francaises :
Les corons de pierre bachelet
DISCO de ottawan

mais tout ca ne vaut pas la reprise de "amoureux solitaires" de lio par le groupe japonais "the electric tomato" sur Shado records

dimanche 5 février 2006

30 millions d'amis

Dimanche dernier, c'était le nouvel an chinois, et les Chinois, c'est les plus nombreux sur terre (merci benoît) et en plus ils sont communistes (encore merci pour l'info..). Ils sont communistes mais pas comme ceux de chez nous, les barbus de la CGT qui râlent, ils sont un peu plus style uniforme et business man, c'est assez étrange. Donc, comme ils le font dans beaucoup de domaines, les Chinois refusent les standards internationaux. Par example, dans l'éléctronique, l'informatique et la presse, ils utilisent les standards Chinois. Je suis sûr qu'un jour ils vont nous sortir des nouvelles unités de mesure, un peu comme les grands Bretons, mais la je m'égare... Donc, les chinois n'utilisent pas le standard international en vigueur à l'heure actuelle pour compter les révolutions de la terre autour de soleil et le caractère des gens, à savoir le calendrier romain et l'astrologie d'Elisabeth Tessier. Non, ils utilisent le calendrier chinois et l'astrologie chinoise. Cette année, le jour de l'an tombait dimanche dernier et l'on passait de l'année de la buse à celle du sanglier, à moins que ce soit l'année du labrador, je ne sais plus.

Quoi qu'il en soit, et pour fêter l'occasion, on est tous allé à Yokohama pour assister au défilé du nouvel an Chinois. Yokohama est une toute petite ville de plusieurs millions d'habitants située à 40 minutes de métro de Shibuya. C'est un port industriel de la baie de Tokyo et notoirement le lieu de villégiature de nombreux Chinois s'étant regroupés en grappe pour former un agrégat que l'on nomme Chinatown.

Pour y aller, on a emprunté la Toyoko line (qui veut dire TOkYO YOKOhama line) qui part directement de Shibuya, très pratique. Peu avant, nous avions retrouvé nos amis ブルノ et エマヌエル avec leur petit Antoine sur le dos (je veux dire avec un porte-bébé dorsal..).

La pression de la foule a commencé dès la sortie du métro, a peine avions nous fait quelques pas en direction de Chinatown pour essayer d’y acheter ces choses molles, chaudes et blanches fourrées de viande. Apres quelques déambulations dans les ruelles bondées, on s’est trouve bloqué par la foule à un carrefour et face a une dizaine de dragons multicolores qui battaient la pavé comme une majorette dans une fumée de pétard a la forte odeur de souffre. Garance sur mon dos était ravie de voir que ce n’était pas de vrais dragons (les cocottes aujourd’hui on va aller voir des dragons m’étais-je écrié quelques moments plus tôt…). Elle a été ravie, également de découvrir qu’il y avait un dragon rose qui devait sûrement être la princesse des dragons.



Dans ces moments-là, en général, il y a un Mickey Rourke qui poursuit un bandit qui arrive à se cacher dans la foule qui regarde le défilé ou à se planquer sous un dragon. Mais cette fois ci on en a pas vu…

Une fois la parade des dragons passée, c’est la que les ennuis ont commencé. On était placé a un carrefour ou la foule essayait de converger des quatre coins. Il en a resulté un mouvement de foule assez impressionnant et je me suis retrouvé comprimé de tous les cotés par des Japonais ou des Chinois. J’avais Garance sur les épaules et la poussette dans les mains et c’était pas super. Moi, qui suis plutôt massif, par rapport a un Japonais s’entend, j’arrivais péniblement à tenir debout et à tenir la poussette remplie des gens que je fauchais en passant. Apres quelques minutes de mêlée, on a réussi à dériver vers un bord et la pression a diminué.

La fin de journée s’est déroulée au bord de la baie de Tokyo à manger des gateaux au thé vert età admirer les bateaux et les sosies de Steven Seagall qui passaient.

mardi 31 janvier 2006

L' iguanodon

Je ne sais si le soleil ici est particulièrement levant, par contre, on peut vraiment dire qu'il est chez lui ; pas un jour ne s'est écoulé sans qu'il trône, royal au milieu d'un ciel sans nuage. Evidemment exprès pour m'embêter aujourd'hui il fait gris, ça doit bien être la sixième fois depuis notre arrivée.

Pour optimiser un maximum cette lumière divine qui nous tombe dessus et se gaspille bêtement entre deux buildings, je cherche depuis un petit moment un café, un snack, n'importe quoi un peu en hauteur et bien orienté, afin que mes pupilles, mes neurones et mon épiderme s'allanguissent dans une matinée rêvée, passée sans prononcer un mot, avachie sur une assise confortable, les oreilles envahies d'une sélection ipodesque impeccable, occupée que je serais à croquer (avec mon crayon) quelques autochtones, activité qui serait parfois interrompue par le touillage nonchalant d'une quelconque boisson tiède et odorante.
Me voilà donc à zieuter le Starbucks de Shibuya, établissement sur deux étages tout en baies vitrées, plein sud, au coeur d'un carrefour important, prometteur en observation de piétons de toutes sortes si l'inspiration venait à manquer. J'y grimpe donc, je ricane déjà, je commande un tchai fort et sucré à souhait, et gravi l'étage en me disant que pour quelques heures je vais être partie intégrante de ce paysage urbain de carte postale, puisque assise face à la vitre, je serais la tête d'épingle entre deux écrans géants que les touristes prennent en photo.

(les deux étages du Starbucks, allumés complètement à droite)

Mais j'ai à peine le temps de faire "niark!", que me voici bien déconfite : arrivée à l'étage, je constate amèrement que de fauteuil il n'y a point, et qu'on est ici à la mode bar : hop, chacun son tabouret ; on a fait mieux comme assise confortable, surtout quand on sait que mes jambes de Skipper (la soeur de Barbie qui n'a pas eu la chance d'hériter des 50cm de fémur qui autorisent la mini) me mettent en fâcheuse position à chaque tentative de fouillage de sac, resté à terre pour cause de volume (toute ma vie dedans).

Pas grave, je fais quelques développés-couchés, après tout, tant que je tombe pas à plat ventre sur le sol du Starbucks et devant Shibuya tout entier via la baie vitrée, je peux bien faire un peu de gym. Bon je suis pas méga à l'aise pour poser mon bardat autour de mon tchai, sans mentir la tablette doit faire 15 cm de profondeur, soit beaucoup moins que mon carnet et mon stylos 6 couleurs réunis. Alors je fais encore quelques développés-couchés pour essayer d'organiser mon espace perso, oups coup de coude à ma voisine de droite, là ca va commencer de craindre. Ok je bouge plus, je vais réfléchir en position statue de sel. Et puis après tous ces développés-couchés, je commence à avoir un peu chaud. Faut dire ils sont marteaux ici, j'ai l'impression d'être au Hammam café, le chauffage est poussé à fond ; je comprends pas, je croyais qu'ils n'étaient pas frileux ?

Je me suis un peu emballée ce matin, par dessus mes collants turquoises, j'ai pensé que mes longues chaussettes rayées bleu canard seraient formidables, et que les voir dépasser de mes ugg me ferait bien plaisir (je joue toujours à la poupée, mais en grandissant c'est sans poupée). Je vous rappelle que je suis en train de boire un thé brûlant à la vitre du Starbucks orienté plein sud et que mes bottes sont fourrées. Je commence à me demander si je vais pas fondre entièrement.


Mais en plus d'être habillée trop chaud, je suis têtue ; j'ai dit que je dessinerais toute la matinée au soleil, je vais donc dessiner. Avec ce point de vue, ce serait trop bête. C'est à ce moment là que ma voisine de gauche commence à s'agiter, je parle pas japonais mais je suis bonne en intonations ; je l'observe qui cherche des yeux quelque chose suspendu en l'air, elle a l'air contrariée. Et puis elle me voit. Alors elle sourit et me mime le volet qu'on déroule (je suis très bonne en décriptage de mime aussi). La ficelle du volet est à mon niveau, je vois bien que je dois agir. Dans une micro lueur d'espoir je lui mime à mon tour le volet qu'on enroule, vers le haut ? Ben non faut pas rêver, elle n'est pas d'accord. Voilà, je tire la bobinette et la chevillette tomba si bas que le volet à failli renverser mon tchai ; la vitre est bouchée, la vue réduite ; certes on est à l'ombre, mais l'horizon se résume désormais à une bâche blanc cassée qu'on a oublié de nettoyer et qui accuse un peu partout à sa surface des échantillons des boissons que l'on trouve ici. Murf.

Mais je suis très têtue, oui. Alors je maintiens ma position et décide que mal assise et sans vue, je vais embrayer sur mon courrier. Passons sur les multiples tentatives de trouver du papier à lettres dans mon sac si grand qu'il pourrait servir de K-way un jour de pluie, et ensuite lui assortir une enveloppe du bon format. Je suis en nage, je me sens pivoine, mais en moins fraiche que la fleur. Allez courage, je ne serais pas venue pour rien. Je reste concentrée sur ma lettre, ce qui m'évite de trop penser à mes pieds qui vont mettre le feu à mes bottes (ils sont restés au soleil, eux). Et puis je cachette l'enveloppe et dans un courant d'air que je provoque en fouillant (ben oui encore) mon sac, je sens qu'à vue de NEZ, il est largement le moment de décamper si je veux pas provoquer un mouvement de panique dans tout le deuxieme étage, entrainant ma voisine de droite concentrée sur ses cours, à abandonner ses feuilles dans la précipitation et à louper ses examens qu'elle a pourtant l'air de préparer très sérieusement.

C'en est trop, j'ai les joues qui fument, courage fuyons! Une gaijin liquifiée, place, place!

Je suis dans la rue en deux seconde, je vais mourir étouffée par ma propre chaleur corporelle. Ouf, de l'air. Je suis en tshirt, mon paquet de pull-veste-écharpe sous le bras, échevelée par la vapeur, les pores dilattés comme jamais, et j'ai du surgir brusquement car la rangée de personnes guettant le feu pour traverser se retourne d'un seul geste.
Moi en plus d'être frileuse et têtue, je suis maline aussi parfois, et pour garder ma contenance, je rentre dans la première échoppe qui se trouve là.
T
iens,le Kitty store, bon, "tant pis"....

Je sais qu'on se demande, alors je précise que le titre c'est pour la chanson et l'animal qui a le bonheur d'avoir le sang froid...

samedi 28 janvier 2006

Cheval et le tigre

Comme de rien, cet après midi, après un bon plat de spaghetti ensoléillé puis un tiramisu au thé vert on est allé voir le cheval. Vous connaissez notre passion pour le bourin, le canasson et le bourrico. Cette fois c'est le Tokyo riding club, au nord du parc Yoyogi et pas très loin de Shinjuku dont on aperçoit au fond les gratte ciels. En l'occurrence sur la photo le cheval est une fille et, selon Garance-chan, c'est une princesse puisqu'elle porte un diadème...no comment. J'imagine à peine le prix annuel de la cotisation au club...



Ok, il n'y a pas que le cheval dans la vie, vous l'aurez bien compris, il y a aussi la cosmétique et la c'est un scoop, Lapin d'or a sorti sa toute nouvelle collection de couleurs. Moi perso, C'est Breeze wave mon préféré..Juste pour finir. Bloomberg, la chose la plus chiante du monde, a savoir une chaine de tele entierement consacree a l'economie et a la bourse et avec plein de bandeaux qui défilent. A Grenoble on tombait dessus quand on avait le cable, et j'ai jamais pu tenir plus de 4 minutes devant sans tomber dans une espèce de stase, une langueur, un étourdissement des synapses ... Alors la version japonaise.... Simplement regardez et admirez la tête du presentateur et vous comprendrez.
En France, pour engager la conversation sur un sujet inintéressant dans le seul but de parler et faire parler, on demande en général "...et t'es de quel signe?" s'ensuit souvent un couplet sur le caractère de cochon des taureaux ou la couardise couramment admise des béliers. Au japon, c'est différent, c'est le groupe sanguin qui est important. Je ne sais pas s’il y a un équivalent de l'horoscope à la fin des magasines nippons genre " Ce mois ci, petite forme pour les A+ alors que les AB- sont dans une conjonction exceptionnelle au niveau sentimental...". Et à mon avis quand on est une jeune fille A+ au Japon, ça craint à mort de sortir avec des garçons de type B. La preuve sur cette affiche de film "Mon copain est de type B", la honte pour elle...
Allez pour finir et comme promis la video de le tigre, c'est ici.

jeudi 26 janvier 2006

Baguette

Une chose est sûre, il fait froid et l'on aime toujours les sushis, même l'hiver. Ce soir j'ai bravé le blizzard pour pousser jusqu'au Kinokuniya de Shibuya et acheter trois barquettes de maguro-sushis et une baguette de chez Les deux magots. Je l'ai fait à la Française, j'ai attrapé la baguette à la hussarde, hop là, et je l'ai posée sur le comptoir. Après quoi la vendeuse s'est précipitée sur ses pinces à gâteaux, a délicatement attrapé l'objet longiforme et l'a inséré dans sa fourette en papier. Puis elle a scotché délicatement le papier, et rajouté sur le bord de l'étui un fin film plastique transparent roulé en tube, qui ressemblait à une paille (pour préserver la-dite baguette du déssèchement fatal). Elle a enfin fourré le tout dans un plus grand sac plastique aux couleurs de la boutique....Résultat, trois plombes pour acheter une baguette. Des fois leur souci du détail tourne légèrement à la maniaquerie. Mais quand il s'agit de Maguro-sushis, ce n'est plus de la maniaquerie mais du grand art et avec un thé vert c'est divin.

Comme vous l'avez peut être remarqué il y a, à droite de la page, une petite carte du japon avec une flèche pointée sur Tokyo. Vous pouvez cliquer dessus et zoomer sur la carte pour voir où on habite. Vous pouvez aussi vous enregistrer sur Frappr et mettre une petite flèche jaune à l'endroit où vous habitez. Comme ça nous saurons qui sont nos amis qui nous lisent et où ils habitent. Les flèches risquent d'être un peu concentrées sur quelques villes (Paris, Tokyo, Vichy, Grenoble) mais on ne sait jamais. ...

Au passage, quelques photos datant du passage de ber et lo a Tokyo auxquelles vous aviez échappé.


oui oui, c'est bien ben laden en train de faire caca...




On est en ce moment dans notre période gore avec Gaëlle-san. Tous les soirs on se regarde un film d'horreur (oui, même des films d'horreur avec Laurent Lucas pour madame, s'il vous plait..) en mangeant des Dars et en buvant du thé vert. C'est notre manière à nous de passer l'hiver, à regarder le sang de zombies de l'enfer couler à gros bouillon.

Pour les cinéphiles curieux, et je sais qu'il y en a , on a ricané devant Land of the dead, serré les dents devant Calvaire (aaaaaaaaa Laurent) et froncé les sourcils face à Lemming (oooo Laurent!)...

Et pour les férus de mode, et je sais qu'il y en a autant, un petit aperçu des défilés du moment....


Ba oui, Vincent Gallo aussi va aux défilés....

samedi 21 janvier 2006

Yuki

Les japonais sont des flemasses. C'est bien connu. Et des fois ils ont soif mais ils ont trop la flemme pour se servir un grand verre d'eau. Alors comme ils sont aussi tres ingénieux, ils ont inventés la pompe à eau qui se visse sur les bouteilles d'eau. Avec cet accessoire indispensable, plus besoin de dépenser de l'énèrgie à soulever inutilement ces lourdes bouteilles et de risquer au passage une tendinite. Une petite pression sur le bouton et l'eau coule comme par miracle. Le progrés fait rage.
Hier soir Gaëlle-san a cuisinée une recette nippone qu'elle tiens de son amie, miyuki la maman de la copine de garance: Megumi-chan. C'est de la racine de lotus, à la poëlle avec du choyu du sucre et de l'huile de sésame. C'est assez bon, ça croque et surtout on ne m'otera pas d ela tête que ça ressemble à une jante de 205 GTI.
Hier soir encore, (normal vu que c'est le week end), une bonne amie est passée me voir. Elle s'appelle laryngite et franchement elle est sacrément pénible. Et puis à force de l'attendre, elle a finit par arriver. Elle a recouvert les rues et les fils électriques. La neige est à Tokyo. Et ça tiens. On a fait des bonhommes de neige et les filles sont ravies. Par contre ça n'est pas un temps a mettre un cheval dehors. Désolé.


jeudi 19 janvier 2006

Folicule déshydratée

En finissant, ce soir, mon yaourt à l'aloé (oui ...comme dans les shampooings), je me faisais la réflexion que c'est quand même bien compliqué les règles du savoir vivre au Japon. Je ne sais pas si il existe une équivalente nipponne de Nadine de Rotschild ? Pas une rousse rondouillarde redondante bien sûr, mais une référence de la bonne éducation, du savoir-vivre, une professionelle des cours de maintien. En tous cas, elle aurait du boulot ici la bougresse! Petit résumé : quand Watanabe-san, slary man lambda, va se murger la gueule avec Sato-san son patron, la convenance veut que le premier, sous-fifre de son état, lui serve à boire avec empressement en tenant la bouteille par le cul d'une main et par le goulot de l'autre. Mais le détail qui fait toute la différence, écoute bien Nadine, c'est qu'il faut absolument que l'étiquette de la bouteille soit sur le dessus, dirigée vers le ciel. Ensuite, Watanabe-san doit reposer la bouteille sur la table et, détail qui tue, l'étiquette dirigée vers son patron. S'en suit le traditionnel campaï orchéstré par le plus haut dans la hiérarchie. Si trinquage il y a, prendre bien soin de cogner le bord supérieur de son verre en dessous du niveau du bord supérieur du verre cible si ce dernier est relié au bras d'un de vos supérieur hiérarchique. En cas d'égalité dans la hiérarchie, se référer à l'âge du porteur du verre. Comprenez bien qu'il n'est pas évident dans ces conditions de se murger aisément dans les conditions de relâche que l'on connait nous autres, les pauvres gaijins. Ceci dit, tout cela ne les empêche pas, une fois bien aviné, d'immiter la poule, de crier très fort piiirou piiirou pirrou pour faire rire les collègues ni de chercher à quatre pattes un taxi pour rentrer (j'en ai vu un le faire...)

Séance de Mochi grillé au barbecue dans de la soupe de haricot rouge, sur le balcon du bureau. C'est quand même plus sympa que des TUCs et du saucisson.

Allez un dernier Cheval pour la route et après j'arrête.
Un tout petit...


et pour ceux qui ne savent pas quoi faire de leur week end et qui ont a la maison un vieux scanner, c'est ici. Pour les autres il y a des toutounes qui volent chez Pleix.

mardi 17 janvier 2006

L'intérieur du nez

Que s'est-il passé depuis la semaine dernière? Peu et beaucoup de choses à la fois. Il fait froid à Tokyo. C'est l'hiver le plus froid depuis 1946 et c'est sûrement pour fêter notre venue dans ce beau pays. Tous mes collègues sont frigorifiés. Tous sauf un, Alexander, qui viens tout droit de Novisibirsk en Sibérie et où, là-bas, il a fait -44°C mercredi dernier. A cette température l'interieur du nez gèle immédiatement à la première inhalation. Ca fait envie...Du coup avec nos quelques degrés au dessus de zéro et le ciel bleu de l'hiver nippon, le pauvre il est en nage.

Que s'est-il passé cette semaine? On va continuer dans le chapitre météo, samedi il a plu à gros bouillon (de la soupe miso en fait). On est sorti plein d'entrain pour aller arpenter la capitale puis on s'est ravisé, trempé de la tête aux pieds. On a juste réussit, quand même, à aller manger chez le coréen qui enfume la rue. On a fait rôtir nos morceaux de viande sur le grill de la table, acroupis sur des coussins. Le soir, petit diner chez Bruno et Emmanuelle, où l'on s'est gavé de fromages au lait cru et de grands crus qu'ils avaient ramenés de France (ils connaissent bien nos obsessions...). Retour à l'appartement les yeux rivés sur le GPS du taxi.

Que s'est-il passé depuis une semaine ? L'entraineur du football club d'Ajaccio (dont Bertrand vous indiquera le nom dans les commentaires) s'est fait limoger (je me suis toujours demandé si ça avait un rapport avec Limoges? Genre t'as pas bien bossé alors pour te punir on te mute a Limoges). Mais plus grave, le directeur du CNRS aussi s'est fait limoger, sûrement pas pour les mêmes raisons, au moment où la reforme du CNRS allait passer. Selon ce dernier on a d'ailleurs beaucoup plus parlé du premier limogeage que du sien, ce qui atteste de l'interêt que l'on porte à la Science et au Football en France. Ca fera toujours deux habitants de plus dans le Limousin. En attendant, tous les sous-chefs du CNRS ont aussi demissioné et c'est un joyeux bordel.

Que s'est-il passé d'autre cette semaine? Une amie à nous est passée nous voir, elle s'appelle Gastroentérite et elle a squatté chez nous depuis dimanche. Ce qui ne nous a pas empêché d'aller voir l'exposition Snoopy Life design au Tokyo international forum.

Les cocottes étaient ravies, et moi j'étais livide. Et pour ne pas finir comme ça sur une photo d'un pauvre petit animal maltraité par des artiste nippons dégénérés, voici une dernière photo de Cheval au Japon, ma préférée.

La prochaine fois je vous expliquerais comment et pourquoi mes collèguent font griller de la pâte de riz au barbecue dans le bureau.