mercredi 14 décembre 2005
subarashi
Notre petite Garance devient une grande fille, et elle dessine de mieux en mieux. Il faut dire aussi qu'elle y passe le plus clair de son temps, installée dans son bureau et qu'il vaut mieux ne pas essayer de la deranger dans ces moments de création.
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lundi 12 décembre 2005
Sushi train


Ce matin donc, ce fut autre chose. Garance à l’école, Judith à la crèche et leur parents assis en amoureux sur des strapontins face au petit train d’assiettes qui tourne en rond autour des sushi- chefs. On choisit celui qu’on veut, la couleur de l’assiette détermine le prix. On se sert du thé vert a volonté avec le petit robinet devant nous. Au bout d’un moment on a une pile d’assiette sur la table, le ventre plein et la larme à l’œil de bonheur. On les a pratiquement tous goûtés et c’est bon a mourir. A part bien sur ceux aux œufs d’oursins et ceux au poulpe qui sont un peu caoutchouc. D’ailleurs je vous laisse voir ce petit rictus de bonheur au coin des lèvres de Gaëlle-san.


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mercredi 7 décembre 2005
Parallel computing
oh, mais j'ai oublie de vous commenter la photo. C'est un ecran de tele derriere un faux aquarium avec une cassette de poisson qui passe en boucle.
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lundi 5 décembre 2005
Viande grillée

La suite de la journée s'est passée au musée de la photographie pour quelques expositions de jeunes photographes nippons. Mais avant cela il y eut la démonstration du nouvel appareil numérique Nikon D200 dans les locaux du musée. Alors quand les japonais font quelque chose, il ne le font pas à moitié, ils ne se mouchent pas avec le dos de la cuillère. Pour l'occasion, une trentaine de japonaises en micro short moulant et jambières aux couleurs de la marque nous a accueillis en nous remettant outre une montagne de prospectus, une carte mémoire pour aller essayer le nouvel appareil photo. On a fait la queue dix minutes en compagnie de quelques jeunes retraités nippons très excités puis on s'est ensuite saisi de la bête pour shooter une pauvre fille payée pour faire le planton en robe de soirée devant un décor de boules de polystirène multicolores. Une fois le quota de deux photos faites, on est prié d'aller choisir notre préférée puis de la faire imprimer sur des imprimantes de compétition. On est ressorti avec deux cartes mémoires et deux photos d'une japonaise en gros plan. La classe.
La fin de la journée a été une longue et douloureuse suite de mini catastrophes. Premièrement on a essayé d'aller à la bibliothèque de la maison Franco Japonaise, qui était bien entendu fermée (il n'y a que les institutions Françaises qui ferment ici) puis j'ai fait tomber une des cartes mémoires au fond des chiottes puis pour terminer en beauté j'ai fait brûler les pop corns. La vie est dure.


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samedi 3 décembre 2005
Gateau de riz




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mercredi 30 novembre 2005
riz gluant
On arrive en général dans un pays étranger avec de grosses valises , comme autant de parcelles de chez soi (en espérant secrètement reconstruire le même, en mieux ou du moins en plus exotique), contenant, rangés entre les brosses à dents et les petites culottes, de nombreux clichés sur le dit pays, mièvres ou attractifs, et pour aller avec, la quasi-certitude, que non seulement notre façon de faire est la seule (qu’on connaisse), mais aussi la seule (valable).
Depuis trois mois que nous sommes ici, nous avons appris pas mal de choses. Par exemple, une des premières expressions que nous firent rapidement nôtre à Tokyo est une petite phrase entendue 1856 fois, qui non seulement se retient bien (en même temps, après 1856 fois…) mais se place partout et à tout propos : « sô desu ne » (se prononce sodessné), et sa variante interrogative « so desu ka? »(sodesska?). Littéralement « alors c’est vraiment », on peut la traduire par « c’est ainsi » ; c’est un équivalent de notre « ah oui », ou encore « mhmh » selon le sexe de la personne qui parle : les garçons font « mhmh » quand on leur parle, tandis que les filles ponctuent la conversation de rires cristallins, de mains dans les cheveux, de retouche-gloss et de « ah bon? », de « ah ouais! » et de «vraiment? ».
Une autre chose que l’on a appris, et qui est valable ma foi all over the world, est que ce qu’on prenait de prime abord pour du folklore, de l' excentricité ou une furieuse envie de faire son intéressant, n’est qu’en fait du pur bon sens national.
Ainsi, si les japonaises portent des collants sans pieds, ce n’est pas parce qu’elles ont adoré Flashdance, mais parce qu’il existe un nombre impressionnant de raisons de se déchausser la journée : on se déchausse chez soi, chez les autres, au travail, à l’école et on change de tatanes au toilettes (ceux qui suivent le savaient déjà). Ajoutez à cela un chauffage par le sol et un parquet très beau mais très glissant et tout s’explique.
De même on croit tous que ce sont les japonais qui ont inspirés à Mickaël Jackson ce masque protégeant nez et bouche ; et pourtant on se rend vite compte, qu’ils le font uniquement en cas de grippe, rhume ou que sais-je encore, pour mettre leur appendice nasal hors d'état de nuire, et non comme M.Jackson, parce que de nez il n’a plus et qu’il ne veut effrayer personne.
Nous avec nos sourires de gaidjins, on se disait que la maniaquerie avait été inventée par les nippons, en les voyant recouvrir tous les soirs leurs sacs poubelles impeccablement rangés sous un filet bleu ; quand nous avons fait les frais un beau matin, de nos sacs sans filets saccagés par les corbeaux (ici, point de pigeons, mais d’énormes corbaks qui se repaissent de détritus), et qu’il fallu ramasser pelures de carottes, thé sans sachet et cheveux de salle de bain, on a commencé à comprendre. Idem devant les rayons de housses pour vêtements, on trouvait que cette manie de l’emballage confinait à l'obsession maladive voire à une forme extrême de psychorigidité ; mais maintenant que l’automne est là, avec son énorme taux d’humidité gorgé dans le bois qui transforme nos armoires en réservoir à pulls qui sentent le moisi, je saisi l’intérêt du plastique étanche.
On s’est aussi un peu moqués quand on a su que les japonais ne faisaient pas de brocantes, du moins à proprement parler, car ils ne supportent pas les choses usées, même si elles ne le sont que peu d’ailleurs, mais l’idée de seconde main leur est insupportable. Et depuis qu’on utilise une machine à laver japonaise, qui ne lave qu'à froid, ben oui, et une lessive japonaise qui donc par voie de conséquence est très corrosive, et que je rajoute du détachant car non, le feutre à froid, ça part pas, et que je vois la tête de nos vêtements, je commence à saisir la notion de plaisir associé au neuf et la notion d’arnaque associée au déjà porté.
C’est ainsi depuis trois mois, on se nipponise, je porte des collants sans pieds et on range nos poubelles. Nos toilettes sont dans le couloir, loin du chauffage principal, et donc plutot fraîches ; depuis quelques jours, on a allumé le chauffe lunette des gogs, qui nous faisait bien poiler, « ah n’importe quoi, comme si quelqu' un t’avais chauffé la place, non mais quelle horreur, de toutes facons, on reste pas des heures ! ». Désormais, on l’ utilise avec bonheur et délectation...
Les gogs chauffants ? So desu ne!
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lundi 28 novembre 2005
La prune qui pue la crotte
Premier jour de crèche aujourd'hui pour Judith-chan, qui a commencé son adaptation au Day care center, à trois pas (allez, dix), de l'école de Garance.
Accueillies par Kanaï, nous avons retrouvé les locaux précédemment visités, une grande pièce principale aux tapis de jeux épars, un coin repas, petit mobilier taille enfant, le tout sous un plafond peint de ciel bleux et nuages cotonneux.
Kanaï est la manager en chef, c'est aussi la seule qui parle anglais, et de ce fait, mon principal interlocuteur. Judith s'est déchaussée et a senti le vent tourner alors que je gardais mes chaussures. Elle a réclamé les bras, et je lui ai dit dans un dernier câlin, non je ne te prends pas, car je vais m'en aller, mais toi tu vas rester et jouer, et puis je reviendrais tout à l'heure te chercher.
Etonnante Judith qui a vraiment pris sur elle, n'a rien dit et s'est laissée prendre dans les bras ; bye bye mummy, j'ai filé et elle m'a regardé partir sans broncher mais avec un regard lourd de sens.
Judith-chan a un peu pleuré ensuite, mais a retrouvé vite son sourire pendant la ballade en extérieur, a ramassé glands et feuilles mortes avec ses petits copains ; puis retour à la crèche où la vue des locaux décidément sans maman à l'horizon l'a replongé dans sa tristesse. Et puis, "gambaru", (en japonais, on dit souvent aux enfants "gambatte!", qu'on peut traduire par "courage!" mais qui a la subtilité de souligner que cela demande un certain effort ; Kanaï a donc trouvé Judith particulièrement méritante), elle a encore pris sur elle et a décidé que ça irait, elle a joué puis dégusté la cuisine japonaise des nannys : "elle en a repris", m'a expliqué Kanaï, que j'apelle Canaille en mon fort intérieur, et elle m'a ensuite tendu un compte rendu détaillé de sa matinée, que j'ai signé et dont elle m'a remis le duplicata très officiel. On est loin des "oui ça a été" évasifs des nounous à l'heure des mamans.
Avant de partir, Kanaï m'a expliqué que Judith avait ramassé un petit...un petit quoi? Elle ne connait pas le mot anglais et moi le japonais ne m'évoque pas grand chose. Elle est alors allé chercher ce petit machin que Judith a ramassé au parc et qu'elle a tenu à garder durant tout le chemin du retour.
C'est une petite prune, toute ridée, de la taille d'une grosse noisette. Kanaï m'explique que ce petit fruit a une particularité étonnante, celle de sentir le caca. Oui. La prune sous le nez, je confirme, et c'est même bluffant de sentir autant la crotte quand on n'est qu'un fruit.
D'ailleur ajoute Kanaï, c'est un fruit comestible. Humhum. Moi qui n'ai pas encore mangé j'en reste baba et voudrais pas jouer à Koh Lanta dans les parcs japonais....
Judith et moi repartons, enlacées, et Judith-chan répète en boucle "ça sent la crotte, ça sent la crotte..."
Avis aux amateurs.
Publié par itadakimasu à 22:39 4 commentaires
dimanche 27 novembre 2005
Design Festa









Au passage, des japonais essayant sans vraiment de succès de jouer avec une toupie géante et une voiture.





Mais le plus important c'est que Gaëlle s'est fait un nouvel ami :

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jeudi 24 novembre 2005
Satsuma imo






Pour terminer par une note joyeuse, aujourd’hui c’était la fête des patates douces à l’école de Garance-chan. Je l’ai emmené ce matin et les professeurs (qui avaient un fichu sur la tête et un masque sur le nez) avaient allumé un grand feu de feuilles mortes au centre de la cour et les enfants venaient y jeter (des livres d'Alexandre Jardin) des morceaux de journaux. Pendant ce temps d’autres maîtresses enroulaient les patates douce dans du papier alu pour les faire cuire à la braise. Gaëlle-san et Judith-chan sont venues un peu plus tard à l’école pour les déguster, mais ça c’est elles qui vous le raconteront.


Publié par itadakimasu à 21:48 4 commentaires