Un peu de cul et beaucoup de chaussures
Cela va se passer de commentaires...
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Publié par itadakimasu à 21:53 7 commentaires
La rentrée est entamée, depuis un mois presque, et donc, on remet les compteurs à zéro.
Comme tous les ans, les senseis effectuent une visite chez chaque enfant. Comme le Père Noël, sauf que c'est de jour et sans cadeaux.
Dans mon cas, il a fallu trouver à chaque visiste (ben oui, j'ai deux filles et le fait qu'elles soient soeurs et habitent au même endroit n'a visiblement effleuré personne), une maman anglophone pour que je comprenne un peu plus que les grandes lignes.
Je ne savais à quoi m'attendre, surtout après que Yuko m'ai confirmé "c'est bizarre, hein?", parce que je n'étais pas sûre d'avoir compris de quoi il s'agissait et avais à ce moment là les même yeux que les poissons de Tsukiji.
Ont donc débarqué successivement Yoyoï Sensei, pour Judith, et Shimo Sensei (ayé je connais le nom du "petit Sensei"), pour Garance, chacun dans un habit d'apparat qui m'a laissée pantoise, moi qui les recevait en tatannes, c'est à dire tailleur et costumes cravate, alors qu'une heure avant à l'école ils avaient des pantalons mous et des tabliers Totoro.
Yoyoï Sensei attendait l'arrivée salvatrice de notre Norito-traductrice en chef pour commencer à parler, et nous sommes restées bêtement sans mots dire devant la porte jusqu'à ce qu'elle arrive. Je précise que je l'aurais bien fait rentrer, on aurait même bu un thé, mais ça doit pas se faire, je sais pas, elle a pas voulu. Une fois Norito arrivée, Yoyoï Sensei a sorti sa petite fiche à la Delarue, et a commencé : "Judith joue-t-elle avec son papa?". Des questions commes ça, simples et sans détours ont l'air de pièges pour moi, tant je ne vois ni l'intérêt de poser la question ni celui d'y répondre :"Oui". Je me suis sentie suspecte, surtout quand Norito a rajouté, "oui" c'est une bonne réponse, mais tu peux dire quelque chose en plus si tu veux". Ok, je saisi la nuance, donc je développe, oui judith est proche de son papa, il s'occupe d'elle, et il joue avec elle, les week end, et aussi tous les jours. Yoyoï a tout noté sur sa fiche, ou alors elle faisait son loto, mais en tous cas elle a écrit tout le temps, malgré la platitude de nos propos, que je ne retranscris donc pas ici (si quelqu'un veut un compte rendu, faites le moi savoir je demanderais une photocop à Yoyoï).
Puis salutations d'usages, bye bye et à demain, Yoyoï s'en fut sur son petit vélo, dans la côte qui longe notre maison, en tailleur et talons aiguilles, la pauvre, sans doute mettre ses notes au propre afin d'en faire un exposé détaillé à la directrice hémiplégique du troisième.
Shimo Sensei quant à lui, est venu aujourd'hui, jour de pluie. Je l'aurais bien fait entrer avec la maman de Kiana (dont je ne connais pas le prénom puisque tout le monde se présente comme "la maman de"), mais n'a pas voulu, malgré la pluie, le règlement doit formellement l'interdire, il a juste demandé le couloir d'entrée, avec la crainte dans les yeux que je le soupçonne d'outrepasser les bornes. Shimo Sensei est entièrement dévoué à sa tâche, comme jamais de ma vie je n'ai vu un maitre l'être ; et que je te joue avec les enfants, que je te me laisse grimper dessus, faire le petit train et autres choses humiliantes. Shimo Sensei est méthodique et lave TOUS LES JOURS après les "cours" les vitres de TOUTE l'école, dedans ET dehors, et ce, même au deuxième étage, ce qui l'oblige à faire des accrobaties sur le toit pour frotter le petit coin à gauche. Et bien même un chiffon à la main et un pied dans le vide, Shimo Sensei fait coucou aux enfants qui l'appellent d'en bas, avec le sourire s'il vous plait. J'en ai connu qui aurait fait "z'allez me laisser sales gosses, voyez pas que chuis occupé ?!"
Avec Garance, Shimo Seinsei joue au ballon ou à la pelleteuse pour construire un méga tunnel dans le bac à terre, il la console quand elle est triste, s'assure qu'elle comprend ce qu'on lui demande et boutonne avec amour sa veste jusqu'en haut, et se met au français.
Alors imaginez un peu ce qui s'est produit cette après midi sur mon porche (la pluie avait cessé), dans la tête et le coeur de Shimo Sensei, quand je lui ai rapporté les mots de Garance d'il y a quelques jours : "Mon endroit préféré du monde c'est l'école!".
Shimo a rit avec une expression divine de mission accomplie, il a croisé ses mains, il les a ensuite tapoté sur son torse en hochant la tête, avec pleins de petits onomatopées de contentement. La maman de Kiana a dit "He's very happy!".
Pas besoin de traduction....
Publié par itadakimasu à 19:08 7 commentaires
Publié par itadakimasu à 22:04 8 commentaires
“Le français étant une langue inapte au calcul, il est tout à fait normal qu'elle soit disqualifiée comme langue internationale. Certains individus qui s'accrochent à une telle langue manifestent une opposition infructueuse (à la suppression de l'actuelle Université municipale et à la création d'une nouvelle université). C'est ridicule, et ne mérite même pas d'être pris en considération.”
“l’inutilité des femmes après la ménopause”
“D’apres un spécialiste en biologie, le pire, la chose la plus nuisible qu’ a produite la civilisation , ces sont les vioques, car il est inutile et même coupable que ces femmes qui n’ont plus la capacité reproductrice survivent. Les femmes, après la ménopause sont incapables de donner naissance, tandis que les hommes ont une capacité procréatrice intacte, même à l’âge de 80 ans, voire de 90 ans. Que ces femmes-là ont la vie dure, comme Kin-san et Gin-san(les jumelles japonaises très populaires qui ont vécu au-delà de 100 ans.), c’est un abus pour la planète, n’est-ce pas.”
“Je suis nationaliste. Ceux qui ne comprennent pas ce qu'est l'identité japonaise sont incapables de représenter le pays au sein de la communauté internationale”
“Il est impossible qu’avec les moyens de l’époque l’armée japonaise ai réussi à tuer, comme le prétend Pékin, 400 000 civils chinois en 6 semaines.” à propos de l’orgie de massacres auxquels s’est livrée l’armée nippone à Nankin, en 1937.
Publié par itadakimasu à 21:39 3 commentaires
Il a fait chaud ce dimanche là. Alors on est allé à Ueno comme ca, bètement, pour rien. Et qu'est ce qu'on a fait à Ueno? on a mangé.
On a mangé des okonomiyaki au gout d'oreilles de chien, puis des Yakisoba. Ensuite comme il faisait beau on s'est envoyé un cornet de patates douces frites sucrées.
Il y avait du monde à Ueno ce jour la, on s'est promené sur les bords de l'étang et on a gouté un peu de l'énorme Barbapapa de Garance.
Par contre, on le regrette un petit peu, on n'a pas eu le courage d'essayer les sucettes au poisson frit, ça aurait surement fait très plaisir au monsieur à la grosse joue.
Publié par itadakimasu à 21:00 9 commentaires
Publié par itadakimasu à 00:31 4 commentaires
Et pour finir en beauté cette balade matinale à Tsukiji on se doit d'écouter la sublime reprise de meat is murder des Smiths par K.I.M.
Tsukiji, le plus grand marché aux poissons du monde (dixit lonely planet, mais on veux bien le croire), où arrivent, remuant ou congelés, les plus beaux spécimens marins....
Publié par itadakimasu à 00:12 15 commentaires
Aujourd'hui mardi, il fait beau et chaud. Le printemps se serait-il enfin décidé à venir nous voir?
En vélo, Tokyo quand il fait beau, ça devient magique. J'enfourche mon destrier et roule au hasard, parce que mon ipod a bon goût et que le soleil est bien agréable. J'ai sorti ma première phrase en japonais hier, la première officielle et sans filet, c'est à dire adressé à un japonais qui ne parle que japonais, le petit Sensei ; j'ai dit "je voudrais prolonger demain jusqu'à 14h l'école pour Garance et Judith s'il vous plait", et chose incroyable, il m'a compris ! Ca a l'air dur comme ça mais il faut savoir que la concision de cette langue permet de dire tout ça en cinq mots seulement...
Donc j'ai le temps de flâner aujourd'hui. Mais pas trop loin non plus, je suis encore sortie sans plan...donc petite boucle pour retrouver la route familière, et hop, direction Tokyu hands. Marion et Yvan se sont envolés hier et je me suis dit qu'une petite virée shopping serait nécessaire, après ces bons moments ensemble, histoire de renouer en douceur avec la routine sans copains...
Je retrouve mon criterium visé dimanche, qui change de mine par la force de la pensée (ou presque), mais le délaisse pour un modèle avec gomme (d'autant que j'ai trouvé des recharges de gommes de toutes les couleurs). Je rôde loongtemps, du rayon jardin où je me décide pour des graines de tomates cerises, au rayon papeterie, en passant par le fascinant rayon boites et rangements (sans rien acheter, un exploit), pour finir au rayon beaux arts où faute de carton à dessins, je m'achète des petites palettes rondes et blanches. Je ressors avec tous ces sacs, un peu déçue de ne pas avoir trouvé un truc, un je ne sais quoi pour fêter l'arrivée future du nouveau bébé.
Non je ne suis pas enceinte, maman lâche ton téléphone. Par discrétion, je tairais le nom de la jeune maman, qui seule, saura se reconnaitre (FELICITATION!!!!), et tout le monde va alors cogiter sec, c'est quiiiiii? suspens...
Et puis j'ai posé mes fesses au soleil de la pelouse du Yoyogi koen, un sandwich club d'une main, mon Biba (merci Marion!) de l'autre. Exquis.
Faut comprendre que ce sont mes premieres heures de liberté depuis quasiment un mois, 4h sans fillottes, et j'ai retrouvé le silence, sans justification de ce que je fais et pourquoi et quand et viens voir comme je danse bien, où est mon doudou, et ouin mon winnie est tout sal-eu!!
Un beau mardi qui me rend mon insouciance et ma légèreté, et du même coup, qui rend aux filles une maman calme et détendue, qui en plus, a pensé à acheter de nouveaux stickers et des cahiers de coloriages. La fête.
Par contre, terminons façon chiennes de garde, pour témoigner que le machisme, la goujaterie et la mesquinerie n'ont pas de frontières...
Publié par itadakimasu à 17:48 14 commentaires
On fera profil bas c'est promis quand on sera en France et qu'on croisera des kanji décoratifs, des japonaiseries approximatives et des clichés sur pattes, sur T shirt, mug ou set de table, sur les biscotos des beaufs qui se sentent zen et tiennent absolument à afficher leur signe zodiacal en calligraphie originale, par solidarité nationale, mais en attendant, c'est bête, c'est idiot et c'est facile, mais ça me fait diablement rire, cette inscription sur ma boite de lingettes pour toilettes, que j'observe du coin de l'oeil à chaque installation sur le trône...
(faut agrandir sinon c'est pas drôle).
Publié par itadakimasu à 19:19 4 commentaires
La proprioception est ce que les scientifiques nomment le 6ème sens. C'est aussi ce que Gaelle nomme le schéma corporel et ce qui me fait parfois défaut. La proprioception est la fonction de représentation du corps dans l'espace qui aide à coordonner ses mouvements. Personnellement j'utilise le vieux principe de la contre réaction, c'est à dire que si je me suis cogné c'est que je suis allé trop loin. C'est beaucoup moins précis mais tout aussi efficace, le seul désavantage étant de se faire traiter de grosse brute pas madame Ga de temps en temps.
proprioception : Désigne la capacité du cerveau humain de connaître à tout instant la position du corps dans l'espace. Au cours du combat, ce sens est particulièrement actif et constitue une des données que le pratiquant doit analyser pour porter des coups précis
Quoiqu'il en soit, des chercheurs de l'université du Michigan* ont trouvé que la proprioception, chez le ver de terre C.Elegans (Est ce que ça veut dire qu'il existe des lombrics qui ne sont pas élégants?) existait (et ce n'est pas rien comme découverte...) et que cette fonction était réalisée à l'aide d'un type de neurone que l'on trouve aussi chez l'être humain. On pourra noter aussi une certaine ressemblance entre les propriétés vasculaires des vers de terre (système vasculaire dont Gaëlle nous montre gentilment une vue en coupe ci dessous) et celles des humains.
Il existe donc une relation entre notre facon de nous mouvoir et l'élégance des vers de terre. La, ça se complique....Enfin la prochaine fois que l'on qualifiera votre démarche ou tout autre chose de réptation de lombric vous aurez de quoi répondre.
Publié par itadakimasu à 16:38 5 commentaires
Il y a dans les depato (department store) au Japon des rayons entiers d'accessoires dont on ne se lasse pas.
Publié par itadakimasu à 21:26 19 commentaires
Samedi matin, l'empereur moi même et les princesses sont venus à l'école non pas pour se serrer les pinces mais pour y accomplir la rituelle intronisation des nouveaux élèves.
Comme de bien entendus nous étions en retard, bien entendus nous n'étions pas réveillés, et bien entendus nous avions l'air quelque peu échevelés.
Dès la grille, monsieur le comptable à lunettes qui sourit tout le temps court à notre rencontre et nous mime le téléphone. Ah oui on a essayé de nous joindre? Bon il est 10h10, ce qui fait 10mn de retard, certes, mais pas de quoi appeler la police non plus.
On court à sa suite dans la chapelle où se déroule la cérémonie.
Oui l'école a une chapelle, petite sobre et sans crucifix ni autel, mais qui sert bel et bien d'office à religion. Les cours de cathé y sont dispensés, et les filles n'y vont pas. D'autant que le cathé c'est le samedi matin....
Donc on se déchausse, Sensei Numéro trois, une nouvelle, chope Judith et l'entraine au devant des bancs, là où sont alignés ses petits camarades, tandis qu'on s'asseoit, discrètement, le croit-on, au fond sur un banc libre.
C'est surprenant d''être ici les yeux à peine ouverts, alors que tout le monde est frais et bien droit sur son banc. On mate un peu pour prendre le train en marche, et stupeur (et tremblement) tout le monde est méga sappé. On se croirait à une communion, ou un baptême, à une de ces réunions sacrées où les grands parents se sont déplacés avec leur caméra digitale, où les nouvelles cravates fleurissent, et où les Sensei ont du rouge à lèvres et des tailleurs asortis.
Bigre!
Benoît se sent mal à l'aise, pas rasé en jean et basket, et pour ma part je m'en tire bien puisque par le plus grand des hasards, je porte une chemise blanche et un pantalon noir.
Et puis après, à part les habits du dimanche et les bébés qui pleurent, c'est tout comme d'habitude : Mamie Directice en fauteuil roulant et micro en main qui félicite les nouveaux élèves, les Sensei qui se courbent et se présentent un à un, les chuchotements entre deux papiers "où est le discours suivants?", panique feutrée et petits pas pressés, Sumiko sensei au piano pour entonner un chant sans doute des plus glorieux.
On sort ensuite, on récupère nos chaussures, fastoche, les seules au milieu du chemin, et on sort pour la photos de groupe. Le photographe porte catogan, c'est pour ça qu'il est photographe et court à grandes enjambées entre son appareil sur pied et les gradins pour régler d'un geste précis, un trou dans une rangée, une chaise mal alignée. Et puis crie de sourire au moment M avec une banane qui ferait rougir son dentiste de honte. On avait déjà remarqué que les dentitions japonaises n'étaient pas des plus soignées mais cette bouche là obtient sans aucun doute la palme. Dommage dans un métier où la principale parole est justement "souriez!".
Et puis on s'éparpille ensuite, Judith retrouve sa classe pour prendre possession des lieux avec ses petits camarades, tandis qu'on discute à gauche à droite. Norito m'apprend qu'on devait être présent à 9h30, et rajoute, pour nous rassurer dans notre erreur, que ce n'était inscrit nulle part et que de toutes façons c'est pas grave.
N'empêche, on voit bien qu'on est pas de là et qu'on n'a rien compris. Une des maitresses me tape dans le dos en riant et en faisant "moshi-moshi", et ça vaut toutes les traductions : "ah ces Charlots, toujours à la rue ! c'est qu'on vous cherchait partout!".
Et de conclure en nous raccompagnant : "ca n'existe pas ça, en France, hein?"
Ben non, y a pas de cérémonie d'entrée en France, (mais ça nous avait quand même pas empêchés d'arriver en retard le jour de la rentrée), et cette nouvelle a l'air de la ravir encore plus.
Publié par itadakimasu à 22:43 2 commentaires
Publié par itadakimasu à 12:16 3 commentaires
Publié par itadakimasu à 00:13 0 commentaires
Publié par itadakimasu à 21:15 3 commentaires
Publié par itadakimasu à 23:41 5 commentaires