mercredi 29 novembre 2006

Furoshiki

Les japonais ont aussi une Roselyne Bachelot. Je veux dire par la une ministre de l'environnement. Mais la ministre de l'environnement du Japon elle fait pas son job à moitié elle, on peut même dire qu'elle s'investit grave de chez grave pour la cause, si vous me passez l'expression. Madame Yuriko Koike puisque c'est d'elle qu'il s'agit a décidé qu'il est désormais de bon ton d'utiliser un carré Hermes Furoshiki pour emballer ses ordures. Le Furoshiki c'est cette ravissante petite pièce d'étoffe qui sert à emballer les bentos des cocottes pour qu'elles s'en servent aussi de nappe et de serviette pour le déjeuner. Mais on peut se servir du Furoshiki pour emballer décemment une grande quantité d'objet offrant une grande variété de formes, d'oblongues à plates. D'ailleurs le ministère de l'environnement Japonais nous invite a apprendre comment plier le Furoshiki de manière adéquate, voyez donc le schéma du dessus. Mais la ou c'est encore plus fort c'est que Madame Yuriko Koike a décidé de faire fabriquer des Furoshiki en Polyéthylène terephthalate recyclé imprimés de motifs de l'époque Edo et d'inciter ses compatriotes à les préférer aux sacs plastiques et autres pochons dont on nous abreuve à longueur de temps.

Bon, maintenant vous allez m'imprimer la photo du dessus et l'afficher sur votre frigo.

mardi 28 novembre 2006

Mffh


Novembre va-t-il réussir une fois encore à me mettre la tête au fond de la laine, tout juste capable de gober à intervalles régulier un échantillon de n'importe quoi à me mettre sous la dent, pourvu que ce soit chaud, gras, riche et régressif ?
Va-t-il ruiner en 30 jours ma bonne volonté, accumulée grâce aux bons rayons du mois d'août, propice à la vie normale et équilibrée : bouger ses fesses, mettre sur pied tous les nombreux projets et envies qui ont mûris et menacent de pourrir sur pied,
se nourir sainement, avoir la bonne humeur qui pousse vite et sans engrais ?
Où est la charmante personne au teint frais, pétillante et inspirée par tout et pour tout, même la cuisine et les dimanches pluvieux?

Elle fait du boudin.
C'est la faute à novembre.

samedi 25 novembre 2006

Ignition

Ce matin à l’école Matsumura c’était la fête des patates douces, comme il y a eu la fête du sport, la fête tout court, la fête du bazar et la fête du gâteau de riz. Pour préparer les patates douces, les sensei ont préparé un grand feu. Quand je dis un grand feu c’est vraiment un grand feu. Pas n’importe quelle petite flambée de veillée de scout, non, un vrai grand feu avec de belles flammes d’un mètre de haut en plein milieu de la cour. Munis de leurs plus beaux fichus sur la tête, ils ont tracé un cercle autour du brasier pour délimiter la zone de non-retour et vas-y que je te fais cramer trois stères de bois au milieu des gamins.
C’est toujours hallucinant de voir le sérieux et l’application que nos amis japonais mettent dans tous ce qu’ils font. Il n’y a rien de plus sérieux qu’une fête de la patate douce. Ils se donnent tous avec un tel entrain et un tel professionnalisme que c’en est déroutant. Les enfants, ensuite, enveloppèrent leurs patates douces dans du papier journal humide (le Asahi Shimbun) puis enfin dans du papier alu et hop au fourneau dans la braise.
Pendant que la cour de l’école flambait, quelques centaines de mètre plus loin sur le campus de Komaba c’était la parade annuelle des pompiers qui sont venus nous montrer combien ils savaient courir en file indienne et en cadence.
Exercice d’alarme incendie, regroupement du personnel sur le terrain de foot, discours du directeur de l’institut déguisé en pompier pour l’occasion puis démonstration de force des pompiers japonais. Quand je parlais d’application et de sérieux, là on était en plein dedans. Alors que les quelques Français et Suisses rigolaient bien bas à la vue de tout ce spectacle (oh regarde, on dirait des playmobil), nos amis japonais applaudissaient à tout rompre quand le playmobil orange a fait glisser sa civière depuis le 6eme étage où quand cet autre playmobil en tenue ignifugée a descendu en rappel les 8 étages. Le final fut un somptueux tableau des grandes eaux avec la grande échelle et la lance à incendie. Un tonnerre d’applaudissements.

Un salut au chef des playmobils et tout le monde retourne bosser.

vendredi 24 novembre 2006

Friday wear

Hier soir je me suis étendue comme d'habitude sur mon futon adoré, dans la position royale, à plat dos, en me disant comme chaque soir, que j'adorais me coucher là, ainsi, et que seule la conjonction des éléments particuliers (futon, tatamis, shoji : matelas sur paille tressée, enfermé dans les parois coulissantes en papier tendu), le permettait.
J'en était à ses considérations banales, qui sont mon rituel pour m'abandonner aux bras de Morphée, quand le bzzzzz est venu troubler mon oreille. Un moustique, tiens donc, encore en vie apres le 15 novembre? Je me fais toute petite pour qu'il épargne mon derme, j'ai encore des marques des ravages de septembre.
Et puis dans un demi sommeil, je sens bien que las! il est déjà trop tard, à peine le temps d'un sursaut pour faire envoller la bête, il faut lancer l'opération sauve ta face : carapatage sous la couette avec tunnel-arrivée-d'air-de-survie.
Ce matin donc, je me réveille, m'ébroue, me souviens du tremblement de terre qui a surgit au moment où je sombrais comme un dernier bercement. Direction douche. Miroir...et voilà! Le moustique ne m'a pas loupé. Sur la lèvre, plaf, une lipe à proposer des coktails de crevettes. C'est franchement gonflé.
Ne nous affolons pas. Je montre au garçon, qui n'est pas toujours le champion de la pespicacité, et qui en plus est levé depuis 12mn. Et il crie. Ok, va falloir sortir un passe montagne. En même temps, monsieur Be en a vu défiler des inepties sur ma petite personne, depuis qu'il
m'a rencontré au temps jadis et est même tombé amoureux quand après avoir passé une charmante soirée au coin d'un feu de bois de plage, il a bien fallu se rendre a l'évidence : j'ai la poisse, elle avait attiré ce soir là sur ma lèvre, encore elle, l'éclat de braise jailli du bois vert. c'est dans les gènes, c'est la même que papa qui récoltait, dans la foule et dans la forêt, la seule crotte d'oiseau qui visait un crâne . Une semaine de honte, abus de crème et coktail pus-gras en sus.
Nous conduisons les filles à l'école, ce matin c'est Satsumo Imo, patates douces au feu de bois, cuites dans la cour. Je me dis que le plus simple est de tâcher de conserver ma bouche en mouvement perpétuel afin que la rapidité de mouvement jette un trouble sur les véritables mensurations de ma bouche, ou à faire croire à un gloss légèrement repulpeur. Donc parler, tout le temps, ou sourire, ou chanter.
Dans la cour, tout le monde est en place ; le feu est là, le pare-feu ausi, les patates sont alignées, les senseis enroulent le journal puis l'alu avec les enfants.
Et Shimo arrive. Me fait regretter mon appareil photo. Me coupe le sifflet. Me fait contempler la sitation d'un autre angle : mettons que le ridicule tue, ça dépend quand même énormément de ce qu'on appelle ridicule.

dimanche 19 novembre 2006

La loose Suisse


La loose, la vraie, je viens de la vivre en confédération helvétique. Une pure série d'emmerdes qui arrive sans prévenir et en rafale s'il vous plait. Rappel des faits : Samedi matin, Monsieur Be est en suisse et s'apprête à rentrer au Japon. Il est 8h44, gare CFF de Lausanne Flon (déjà un nom comme ça c'est mal parti...). Le train est à 8h45 sur le quai 9, je viens d'acheter mon billet et je cours dans le passage souterrain pour avoir le train. Sur le quai il y a deux trains, un de chaque coté, sur celui de droite je vois 8h45, je grimpe la porte se ferme. Un magnifique rideau d'emmerde s'abat alors sur moi à ce moment précis. Évidemment c'était pas le bon train. Les autochtones me précisant effectivement qu' il y a bien deux trains qui partent à la même heure de chaque coté du quai. L'un pour Genève l'autre pour un bled helvète dont j'ai oublié le nom.
Arrivé dans le village natal de Heidi, il faut alors attendre 25 minutes et prendre le tortillard qui redescends sur Renens via mufflins et qui bien sur arriva en retard de 37 secondes à Renens, assez pour me faire rater le super express Vaudois qui m'aurait sauvé la vie. Tout le monde suit jusque ici? c'est pas fini.
Tout naturellement je suis arrivé quelques minutes après la fin de l'embarquement. Bien évidemment mon billet n'était pas modifiable ni échangeable, et le gentil monsieur d'AirFrance n'a rien voulu savoir. Alors il a fallu que je m'acquitte d'un autre billet, aller et retour s'il vous plait et pour le lendemain puisque chez AirFrance les vols sont déjà tous remplis à 120%. Pour plus de bonheur ma carte bleue goldmember platinum star élite, celle la même qui vous autorise à retirer 93 000 dollars toutes les deux heures, avait atteint son plafond de paiement. Coup de fil à la banque qui me dis qu'elle ne peut rien faire avant quatre jours et m'enjoins d'aller chercher du liquide au distributeur de thune Suisse.
Pour m'achever, la machine de retrait ne m'a autorisé à retirer que 1200 Francs suisses quand il m'en fallait 1400 pour payer le billet. Qu'est ce qu'on fait après une telle série??? Si j'avais eut sous la main une stère de bois je l'aurais facilement débité avec les dents.
Je serais peut être à ce moment la, encore en Suisse à faire la manche dans le hall de l'areoport si je n'avais pu appeler super Madame Gä qui vint compléter la rondelette somme de Francs Suisses grâce à sa carte bleue en envoyant moult emails aux cerbères d'AirFrance.

Je pouvais enfin quitter la Suisse pour passer une nuit à Paris chez frérot, assister à une manif et reprendre le dimanche matin un vol vers l'est.

Cette fois ci l'avion n'était pas rempli de nonnes mais de danseuses du Moulin Rouge. Rassurez vous:
i. Elles étaient habillées
ii. Elles portaient toutes le même uniforme de danseuse qui prends l'avion
iii. Elles n'ont pas fait de French Cancan dans les allées de l'avion

ouf.


jeudi 16 novembre 2006

Tatamisation en cours

Où l'on se rend compte que glisser peu à peu vers les contrées naguères moquées de la japanisation tient à peu de choses.
Il suffit de traîner un peu trop au 100 yens shop, d'observer mercredi après mercredi le contenu des bentos des petits copains de l'école, de craquer au rayon emballages et compagnie pour des papiers de toutes les couleurs, leurs pics assortis, les bananes qui rigolent et les nounours qui font coucou, sous le prétexte bien peu raisonnable que c'est rigolo et pas cher ; il suffit d'argumenter que les têtes blondes qui habitent chez moi -en plus de parler japonais et de souhaiter devenir brunes, ont acquiescé à ma question concernant les garnitures de la dite boite à déjeuner, que oui "tous les autres y zon des papiers et pas nous".


Voilà, je franchis la ligne : j'ordonne les bentos, les décore, fais des steaks-coeur et plante un drapeau sur la patate douce qui ronronne dans un moule Miss Kitty.

C'est grave?

mardi 14 novembre 2006

Macha-Latté

Un Macha-latté pour le goûter dans une de nos adresses préférées entre Daimon et Hamamatsusho. Il a fallu que j'intervienne pour relever Madame Gâ qui se roulait par terre de bonheur devant sont mug de Macha-latté, Garance-chan qui se roulait par terre pour ramasser sa peau de banane qu'elle venait de jeter et Judith-chan qui se roulait par terre en jouant avec ses playmobils. Ensuite on est rentré.

dimanche 12 novembre 2006

La ville

Une Balade vers le port de Tokyo, Shinagawa, Hamamatsusho et le tokyo monorail. Quelques vues de la mégalopole.





Et pour en finir avec cette guimauve des Carpenters, une redoutable reprise de l'insupportable superstar par Sonic Youth : "don't you remenber you told me you love me baby?"


samedi 11 novembre 2006

De l'oeuf pourri

Week end en famille à Hakone. On a fait la totale, c'est à dire le tour complet de la région en suivant le parcours initiatique : train express, train local, bus, bateau, bus, téléphérique, funiculaire, train de montagne et train express. Au sommet de la montagne il y a de l'eau thermale très souffrée qui sort dans de grandes gerbes de fumée et d'hydrogène sulfuré. Ca pue l'oeuf pourri et du coup on y grimpe pour aller y deguster des oeufs cuits dans l'eau chaude qui jaillit de la montagne. Par je ne sais quelle miracle de la chimie, les oeufs sont noirs et tout le monde s'en délècte et jette ses coquilles par terre. Dans le télépherique qui nous ramène à Gora, tout le monde est imprégné de l'odeur. Pour ceux qui connaissent c'est un peu comme la source grande grille à Vichy.
beuark....hummm.....

mercredi 8 novembre 2006

Meeting de petits chaussons en croute de cuir

Tous ces petits chaussons représentent la position des pieds, dans le temps, d'une danse très connue et appréciée en Asie et même par les plus sauvages d'entre nous.

Après avoir un peu reflechi au sens profond de cette phrase (ou son absence) , vous pourrez allez faire un tour sur le nouveau site de madame Ga : www.fougougou.com

mardi 7 novembre 2006

La caisse des esprits de la forêt profonde

Il arrive parfois que les esprits de la forêt aient des problèmes de caisse. Ils rentraient, tranquillement, dans la forêt profonde sur les hauteurs du lac Ashi quand Takahashi, ce nez de boeuf a planté la toyota dans un ravin. Depuis, elle est la. Elle fait maintenant partie de la forêt profonde sur les hauteurs du lac Ashi. C'est la caisse des esprits de la forêt, alors on n'y touche pas. Mais peut être je m'emporte.

Alors pour faire bonne figure, une magnifique reprise par Redd Kross d'une affreuse chanson des ignoble Carpenters.

lundi 6 novembre 2006

La loose


Ce matin je suis passé à deux doigts d'un très grand moment de solitude. Un grande conférence scientifique en ce moment au Tokyo international forum, la session plénière d'ouverture pleine à craquer, des sommités assises mollement dans leurs fauteuils sur deux étages. Il est 9h30 et Monsieur Be, vétue de son plus beau costume à rayure, cravaté comme il convient, arrive à la bourre et essaye de se trouver une place discrète au fond de l'amphitéatre. Petite porte dérobée menant surement dans un coin sombre et peu illuminé, Monsieur Be entre sur la pointe des pieds et se retrouve bien entendu à deux mètres de l'estrade. Le Plancher ciré des escaliers resonne sous ses semelles glissantes pendant que l'orateur peine à reveiller les auditeurs à coups de vue en coupe de cellules. Et là, c'est la presque chute. La glissade inopinée sur une marche d'escalier et un fracas de tous les diables provenant des ses talons sur le boix précieux.

Heureusement :
i. Monsieur Be a des années d'experiences de vautrage et de rattrapage de chute.
ii. Monsieur Be s'est retenue de crier " EH MERDEUUUUUUUUH!!!!!!!!! chiééééééééééééééé".
iii. L'orateur ne s'est pas arrété de commenter son powerpoint.
iiii. Il faisait quand même un peu sombre.

Mais on n'est pas passé loin....

Et pour se consoler un Hippy hole de Th'Faith Healers

dimanche 5 novembre 2006

La kermesse de l'école, du moins un bref compte rendu

Il y a bien un mois de cela c’était la fête de l’école. Des heures et des heures de préparation pour offrir a tous une bonne occasion de se goinfrer de saucisses et de ババパパ. Madame Ga a été réquisitionnée. Affublée d’un magnifique tablier et d’un joli fichu, madame a tenu le stand riz, thé et acerola juice. Et vas-y que je fais la marchande en japonais, que je discute avec les clients et que je te rende la monnaie avec moult remerciements. La grande classe Madame Ga !Au Japon les saucisses portent des canotiers.

Et comme punition une version chinoise du plus grand tube roumain.

samedi 4 novembre 2006

mercredi 1 novembre 2006

Passe moi les chips, j'ai soif

Je suis bordélique et je commence à en avoir assez. On pourrait penser que les scientifiques ont un esprit clair, rigoureux, carré, ordonné et que leur vie et leur bureau en est le reflet. C’est faux. Du moins dans mon cas. Mon bureau ressemble à un dépotoir, il a des tonnes de papiers qui sédimentent sous des bouteilles vides, des boîtes d’échantillons qui supportent des blocs d’alims et des câbles. Des cartes de visite jetées en vrac sous des boîtes de wafer, et des litres de poudre de diamant en solution. Mais le pire c’est que c’est rien a coté de certains, ici ou en France. J’ai vu des tiroirs de bureau sortis qui supportaient des piles de papiers de la taille d’un enfant. J’ai vu des téléphones cloués au mur puisqu’il n’y a plus de place sur le bureau depuis pas mal d’années. J’ai vu un doraemon volant écrasé sous des livres. J’ai vu des étagères pleines de boîtes d’échantillons qui datent de la fin de la seconde guerre mondiale….et la dedans je n’arrive pas à retrouver MA boite de masques. Une pauvre petite boîte transparente avec marqué bounowa dessus et qui contient mes précieux masques en quartz recouverts d’une fine couche de Chrome et des dessins de motifs délicats et précis. J’ai fouillé partout et rien n’y fait, j’y ai passé une bonne partie de l’après-midi et toujours que dalle nib. Elle est partie. Elle se cache. Elle a été enlevée par des méchants.