mercredi 6 septembre 2006

la maison de mon rêve

J'ai ouvert plein de fois les yeux ce matin, en pensant, convaincue à chaque fois, que j'allais me lever dans la minute.


La première fois, quand mon chéri, dans une scène parfaite de bonheur conjugal (non, pas le film), m'a embrassé en murmurant, "j'y vais, j'ai une réunion à 10h". Conclusion, il était déjà pas si tôt. J'ai jeté un oeil à miss Judith venue nous rejoindre dans la nuit - jet-lag, réappropriation des lieux et cauchemards à répétition-, et devant son air divin de détente absolue je me suis laissée envahir par l'envie de replonger, en lançant mentalement un "j'arrive ! " à la Madame Gâ pleine de bonne résolutions que j'étais encore pas plus tard qu'hier soir et qui attendait pour biffer de sa liste intitulée "la rentrée" le tiret numéro un : se lever tôt.
La seconde fois, quand mon rêve de chaussettes à lacet transformant mes chaussures en escarpins de luxe devenait trop compliqué, et que d'un oeil morne j'ai tenté de lire l'heure à ma droite. J'ai échoué avant que les nombres situés au bout des aiguilles ne me parlent, et j'ai eu cette pensée stupide (stupide?) : "tu vas te lever alors que les filles dorment encore!!!!", qui m'a fait me réendormir illico sans la moindre once de culpabilité.
La troisième fois, quand Garance a ouvert ses rideaux ("tcchhhiii, tcchhiii!" font ses rideaux), et est rentré dans ma chambre en annonçant dans une scène de matin d'enfance à l'odeur de draps froissée "j'ai fait un horrible cauchemard!". Elle est venue se blottir contre moi pour un câlin consolateur.


Mais c'est bien mal connaitre Garance que d'imaginer qu'ensuite nous nous sommes ré-endormies en choeur ; Garance depuis ses 12 mois où la joie de la marche récemment acquise l'emportait sur tous les autres bonheurs du jour, a cessé de se rendormir dans notre lit, même si elle n'a pourtant jamais cessé d'assaillir notre chambre à la seconde où son esprit quittait la fonction de veille.

Judith s'est lentement étirée, Garance a allumé la télé, j'ai attrappé mon yukata et lu à la pendule 13h. 13h !!
Finalement c'était bien le bon moment pour se lever.
Par la fenêtre j'ai vu les gouttes qui faisaient de la glisse sur le toit de la véranda, la lumière terne. Etait-ce bien le moment de se lever ?

Si j'avais été seule j'aurais sans doute replongé sous la couette pour achever mon Siri Hustvedt (pour Kika :génial ! tellement que je ralentis pour le finir afin d'en profiter encore). Mais si j'avais été seule, je n'aurais pas vraiment été chez moi.

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